Défis : de chantiers titanesques en perspective

Le nouveau président du Nigeria devra asseoir son autorité, combattre l’insécurité, redresser l’économie, redonner l’espoir aux jeunes et augmenter la fourniture d’énergie.

Construire sa légitimité
Le président nigérian qui est investi ce lundi a gagné la présidentielle du 25 février dernier avec un score de 36% de voix. La victoire à une élection présidentielle avec ce suffrage est qualifiée d’historique au Nigeria. Jamais un président n’a été élu avec une aussi faible proportion des voix. 36% de suffrage correspond à environ 8,8 millions de voix dans un pays qui compte 216 millions d’habitants. A cela, s’ajoute un taux de participation bas. Il faudra un déploiement d’énergie au nouvel élu pour asseoir sa légitimité.  Sa santé, fragile, alimente les discussions au sein de l’opinion. Son âge, 70 ans, est remis en question. D’aucuns lui donnent dix ans plus vieux. Dans un pays où 60% de la population a moins de 25 ans, Bola Ahmed Tinubu devrait envoyer des signaux forts. Ce d’autant qu’il n’était pas le candidat des jeunes qui avaient porté leur préférence sur Peter Obi. Il faut bien plus que des mots pour que le Nigéria ne sombre pas dans une crise post-électorale.  Connu pour être un vieux routier de la scène publique nigériane, l’ex-gouverneur de l’Etat de Lagos devra poser des actes qui participent à contenir la colère des perdants et leurs partisans. Le « faiseur de rois », aujourd’hui couronné, devra user de son entregent pour étouffer toute velléité de contestation de sa victoire

Insécurité
Le pays le plus peuplé d'Afrique est en proie à une insécurité généralisée. Les violences restent généralisées entre les groupes djihadistes et criminels. De leur côté, les forces armées et la police sont en sous-effectif, mal équipées et régulièrement accusées de graves violations des droits humains. Elles nécessitent de vastes réformes structurelles et des programmes de formation complets. Le pays compte chaque semaine ses morts. Dans le Nord-Est, fief des groupes djihadistes, l'armée est incapable de mettre fin à 13 années d'un conflit ayant fait 40.000 morts et 2 millions de déplacés. Rien n'indique que la stratégie change avec l'arrivée d'un nouveau président. Il s’agira d’apporter à la crise sécuritaire, une thérapie de choc pour ramener la quiétude dans les zones de danger. Le péril a engendré des déplacements massifs de populations fuyant la violence terroriste. Il va falloir rassurer ces centaines de milliers de déplacés internes quant à leur retour dans leurs localités respectives.

Une économie au rouge
Le Covid-19 et la guerre en Ukraine est frappé l’économie nigériane de plein fouet. Le chômage dépasse les 33%, l'inflation frôle les 22%, la dette publique se creuse et la pauvreté est colossale, avec 133 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté. C’est sur fond de gigantesques pénuries d...

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