Harouna, Zeinaba, Djibrine… : hommes et femmes d’affaires en puissance

Assis à l’ombre d’un nîmier, profitant de la brise du soir, Harouna Issa, 23 ans, ne se lasse pas de contempler son jeune cheptel. « De retour du chantier ou de la formation, je passe toujours par le pâturage m’assurer que tout va bien. En cette période des vacances scolaires, ce sont mes petit-frères qui s’en occupent. Cela les amuse, et donc je les laisse faire. Je leur recommande seulement de veiller à ce qu’il n’y ait pas de perte, car ces bêtes représentent mon avenir », avoue le jeune homme. C’est qu’avec son épargne du programme Himo du Pndp, il a décidé d’investir sérieusement dans l’élevage de moutons. « Dans un premier temps, j’ai acheté cinq têtes : deux mâles, trois femelles. Avec le versement suivant, j’ai ajouté six têtes : quatre femelles, deux mâles. Ce qui me fait 11 bêtes en tout. Les moutons se reproduisent vite. Si tout va bien, je peux me retrouver à la tête d’un important troupeau d’ici quelques années. J’ai d’ailleurs l’intention de mettre le paquet pour qu’il en soit ainsi », confie le jeune homme qui se voit déjà baron de l’élevage de petits ruminants à Arkis. 
Avant d’être recruté par le programme Himo du Pndp, Harouna Issa, comme de nombreux autres jeunes de sa communauté était désœuvré. « Je travaillais seulement pendant la saison des pluies qui ne dure que trois mois, en faisant de petits champs. Le reste de l’année, surtout pendant la saison sèche, je vadrouillais avec mes amis. C’est là qu’il y avait aussi beaucoup de tentations comme la consommation de la drogue, de l’alcool, les vols. Je n’exagère pas si je dis que le Pndp m’a sauvé avec son programme Himo », assure le jeune homme. Sa camarade Zeinaba Mahamat est dans les mêmes dispositions. Grâce à son atelier de couture, elle est désormais une voix qui ...