Yaoudam Djaouro : le gentleman farmer

Pour ce jeune ressortissant de la localité de Gouzda Wayam, à quelques encablures de Koza ville, la terre ne ment pas. Aussi, n’aurait-il songé à un projet en dehors de ce secteur, pour fructifier l’épargne obtenue au terme de son service et sa formation sur le chantier routier de la commune. « Mon rêve a toujours été d’avoir mes parcelles à moi. Jusqu’à présent, je travaillais dans l’exploitation familiale ou pour d’autres personnes. A 30 ans, déjà marié et père de deux enfants, ce n’était pas facile pour moi de continuer à dépendre d’autres personnes pour vivre. C’est pourquoi cette opportunité offerte par le Pndp constitue une véritable aubaine pour moi. Elle m’a véritablement permis de sortir la tête de l’eau », explique le jeune homme, avouant qu’il songeait déjà à aller chercher fortune en ville. A Maroua, voire Yaoundé.
Grâce aux fonds obtenus du Pndp, il est désormais bien assis dans son village, après un processus d’autonomisation qui a duré six mois. « J’ai acheté une parcelle sur laquelle j’ai commencé à cultiver du coton depuis le retour des pluies », indique-t-il. Sur le lopin de terre qu’il nous fait visiter, des jeunes pousses de cotonniers se dressent en effet dans leur belle robe verte. Signe de vitalité. Animé d’une soif vorace de changer de vie et de faire des progrès, le cotonculteur débutant ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. « Quand deux de mes camarades ont vu que j’avais de bonnes idées, ils m’ont approché pour qu’on travaille ensemble. Nous avons donc rassemblé nos économies, acheté d’autres parcelles et 60 filets d’oignons. L’oignon est un produit de contre-saison : nous n’allons donc pas le cultiver tout d...