Parcours Vita : des infrastructures vitales

Au moment où nous écrivions ces lignes, deux images, captées par les caméras de l’Office de radio- télévision camerounaise mardi dernier, traversaient notre esprit. La première a été immortalisée au Parcours Vita de Yaoundé, considéré comme la mère des Parcours Vita du pays. En ce mois de juillet 2023, une bonne partie de l’ouvrage érigé en 1988, est envahie par la broussaille. La plateforme, selon le compte rendu fait par notre consœur, auteur du reportage tourné au pied du Mont Febé de Yaoundé, lieu de sa construction, est aux urgences. Elle connaît une dégradation avancée. La deuxième image vient de Garoua. Le chef-lieu de la région du Nord a en effet accueilli le 11 juillet dernier le dernier né de cette famille. 
De l’avis des observateurs, le ministère des Sports et de l’Education physique (Minsep), a rétrocédé à la Communauté urbaine de Garoua un magnifique ouvrage, réalisé par le Génie militaire. « Le bébé est beau », ne cesse-t-on de se féliciter à Djoumassi, quartier de Garoua qui abrite cet équipement sportif. Ah oui, tous les Parcours Vita déjà édifiés à l’intérieur du triangle national, et par extension toutes les infrastructures sportives, voire tous les ouvrages d’art scintillent toujours au moment où ils sont mis en service ! Ils récoltent de belles appréciations, de beaux superlatifs. Trois mois, six mois, voire un an après, les éloges commencent à tomber comme des châteaux de cartes ! Au moment de l’inauguration du Parcours Vita de Ngaoundéré par exemple en avril 2021, on s’extasiait aussi sur la beauté de la jolie femme du Mont Ngaoundéré. Deux ans après sa mise en service, les échos qui nous parviennent du « Château d’eau » du Cameroun ne sont pas des plus flatteurs. Sa maintenance commence à faire jaser.
Schématisons. Le Parcours Vita, concept Paul Biya, peut être assimilé à une femme féconde.  Celle-ci compte déjà un enfant à Yaoundé, presque abandonné, un autre à Douala, qui s’épanouit plus ou moins sous le soleil de Bonamoussadi, un troisième à Bamenda, en difficulté à cause du climat de terreur diffusé par les terroristes, un quatrième à Ngaoundéré en pleine croissance. Le cinquième bébé, celui de Garoua, vient de voir le jour. Le Minsep dans son rôle de « sage-femme », annonce que la femme est encore enceinte. L’arbre généalogique va prendre de l’épaisseur dans les prochains mois. Trois parcours Vita sont en effet en gestation à Kribi, Bertoua et Bafoussam. Ce ne seront pas des « triplés ». Les trois ouvrages ne viendront pas au monde d’un coup. Il est en effet prévu que le Parcours Vita qu’accueillera Kribi, la ville portuaire, voie le jour avant ceux de Bertoua et Bafoussam.  Le chef-lieu du département de l’Océan viendra alors jouer dans la cour des grands. Jusque-là, ce sont les chefs-lieux des régions qui abritent ces équipements sportifs de masse. C’est donc un vaste programme de construction d’infrastructures qui est implémenté par le gouvernement. Maroua et Ebolowa ne sont pas oubliés. Ils sont aussi dans le « pipe ». A terme, les dix chefs-lieux des régions seront couverts. Ce projet conçu par le chef de l’Etat, Paul Biya, s’inscrit dans une vision mûrement réfléchie et pensée. Les Parcours Vita qui vont bientôt quadriller le pays -comme les stades- ne sont pas le fruit du hasard. Le maillage territorial de ces ouvrages épouse le schéma d’aménagement du territoire, tel que prévu par la SND30, la Stratégie nationale de développement à l’horizon 2030.
Le projet de construction des infrastructures de compétitions et de loisirs remonte à plus loin que ça. Le 14 décembre 1982, un mois seulement après son accession à la magistrature suprême, Paul Biya recevait une délégation de sportifs au Palais de l’Unité. Dans son adresse, il soulignait à grands traits que « le Cameroun ne deviendra cette nation sportive que nous appelons de nos vœux, le Cameroun ne se maintiendra honorablement parmi les nations sportives qu’à condition d’encourager et favoriser le sport de masse, rapprochant les activités sportives des populations, dans les villes comme dans les villages. Aussi le Ve Plan quinquennal de développement économique, social et culturel prévoit-il de mettre à la disposition des Camerounais des cadres sportifs qualifiés et des infrastructures sportives appropriées, aussi bien de haute compétition que d’entraînement et de loisir. »
40 ans après cette prédiction, le pays compte une trentaine de terrains de football aux normes, construits pour la plupart, à l’occasion de la 33e édition de la CanTotalEnergies que le pays a abritée en janvier-février 2022. Il possède des gymnases, un Palais des Sports haut standing et à date cinq Parcours Vita. Dans les faits, le sport de compétition est aussi bien servi que le sport de masse. Toutes les couches de la populatio...

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