Ressources humaines : des ouvriers à contresens

Thérèse M. fond en larmes à chaque fois qu’elle fait un tour dans son chantier à l’arrêt depuis quatre ans, à Batchenga, dans la Lékié. Sur ce site de 500m2 destiné à un motel, un snack-bar et un espace barbecue, la propriétaire n’en revient toujours pas de voir les mûrs se fissurer deux ans seulement après la charpente. Impossible également d’effectuer des installations d’eau car, pas d’accès pour les tuyaux. Face à ces malfaçons, la quinquagénaire regrette d’avoir attribué le « marché » à son beau-frère. « Je savais qu’il faisait dans le bâtiment, mais je ne maîtrisais pas son profil. Du coup, lorsque j’ai voulu lancer mon chantier, j’ai directement fait appel à lui. Mais, à ma grande surprise, il a décidé de tout faire seul, de la fondation à la charpente, voici donc le résultat », déplore l’agricultrice.  
Comme Thérèse M., ils sont nombreux à confier la réalisation de leurs travaux à des proches ou à des ouvriers au profil inconnu. L'idée peut d'abord sembler bonne surtout en cas de budget serré. Cependant, les risques ou douteux sont loin d'être négligeables et l’implication du personnel non qualifié peut coûter très cher par la suite. D’après les experts, ceux-ci ne respectent pas toujours les normes et surtout, la bonne mise en œuvre des matériaux tel que prescrit par les différentes fiches techniques. Dès lors, en cas d’accident, d’arnaque, de sinistre, de litige, de malfaçons, difficile pour l’initiateur du projet d’effecteur des recours après la réception des travaux. Aucune réparation, ni remboursement ne seront pos...