Rentrée scolaire 2023 : barrage à la corruption

Les élèves du primaire et du secondaire renouent avec le chemin des salles de classes lundi 4 septembre prochain. Ce moment de grand engouement au sein du milieu éducatif est aussi propice à divers actes contraires aux valeurs d’éthique et d’intégrité promues à l’école. L’achat des places et la falsification des documents tels que le bulletin de notes sont quelques pratiques courantes. La Commission nationale anti-corruption (Conac), consciente de cette situation, organise des campagnes de sensibilisation depuis 2015 sur l’ensemble du pays, avec une place accordée aux dénonciations d’arnaques subies par les usagers, à travers divers canaux de communication. L’objectif de cette démarche est de combattre un mal persistant dans les temples du savoir en rappelant à tous les acteurs du système éducatif – élèves, parents et enseignants - les conséquences néfastes de leurs agissements sur la société et les risques encourus au regard de la loi. Sur le terrain, si des avancées sont enregistrées, certaines mauvaises habitudes ont la peau dure. Pour Cameroon Tribune, le président de cette institution, le Rev. Dr Dieudonné Massi Gams, présente les contours de la campagne 2023 qui débute ce lundi 21 août, tout en faisant le bilan des opérations précédentes.

Ce lundi 21 août, la Commission nationale anti-corruption (Conac) lance une nouvelle campagne de sensibilisation intitulée « Rentrée scolaire 2023 sans corruption ». Quels sont les objectifs de cette opération ?
Effectivement, conformément à sa mission d’œuvrer à la prévention de la corruption, la Conac sera une fois de plus sur le terrain pour sensibiliser les acteurs du secteur éducatif aux méfais de la corruption et des infractions assimilées dans le système scolaire et à la nécessité d’observer l’intégrité pendant la période très sensible de rentrée scolaire. La campagne « Rentrée scolaire 2023 sans corruption » vise donc à éveiller les consciences des différents acteurs impliqués dans les opérations relatives à la rentrée scolaire, sur l’importance d’écarter toute pratique de corruption dans le secteur éducatif en général et particulièrement en cette période. Les principales cibles sont donc les acteurs de la communauté éducative nationale, notamment les chefs d’établissements, les parents d’élèves, les élèves et les responsables des associations des parents d’élèves et enseignants (APEE.) 

Quels sont les actes de corruption identifiés par la Conac en milieu scolaire et particulièrement en période de rentrée scolaire ?
La période de rentrée scolaire est souvent décriée comme donnant lieu à la commission d’actes de corruption de la part des chefs d’établissements, de quelques responsables des APEE et même de certains parents. Les écarts les plus dénoncés à notre niveau durant cette période sont : la vente des places lors des recrutements des élèves, le monnayage des recrutements en classe de sixième ou de seconde, le prélèvement de frais illicites, le détournement des frais d’APEE et des frais d’informatique, l’établissement de faux bulletins, entre autres griefs. Tous ces actes de fraude et de corruption contribuent à affaiblir notre système éducatif qui constitue la fondation de la société de demain. C’est pour cette raison que nous mettons un accent particulier dans l’assainissement du secteur éducatif, à commencer par les règles d’admission des élèves.

Dans le cadre de cette campagne, comment vos équipes vont-elles se déployer ?
Nous avons quatre équipes mobilisées dans les 10 régions. Elles procèdent à la distribution et à l’affichage de matériel de sensibilisation dans les établissements scolaires, les services déconcentrés du secteur éducatif et les lieux de forte concentration humaine des zones traversées. L’une des affiches met en exergue les actes de corruption susceptibles d’être commis dans le secteur éducatif, ainsi que les sanctions y afférentes. Cela pour mettre en garde tous ceux qui seraient tentés de commettre des actes compromettants. Les équipes de la Conac échangeront aussi directement avec les différents acteurs de la communauté éducative rencontrés sur le terrain pendant cette phase essentiellement préventive. 
Dans un second temps, d’autres équipes de ce que nous appelons à la Conac l’ « AIR » (Action par voie d’intervention rapide) seront mobilisées pour descendre sur le terrain et procéder à la vérification des dénonciations relatives aux actes et pratiques de corruption qui seront reçus à la Conac pendant cette période de rentrée scolaire. Pour cela, une cellule d’écoute est instituée pour recueillir les dénonciations. Cette cellule est joignable aux contacts suivants : Numéro vert : 1517 et WhatsApp : 658 26 26 82. Vous pouvez aussi envoyer les dénonciations, même anonyme, par email à travers l’adresse info@conac.cm. A t...