Débats politiques dans les médias : à la dérive
- Par Lucien BODO
- 20 sept. 2023 11:14
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Les insultes, menaces et même des bagarres crèvent l’écran de manière récurrente et saturent les ondes au détriment de toutes les règles de politesse, d’éthique et de déontologie.
Dimanche dernier, sur une chaîne de télévision, avait cours un débat sur l’avenir du nationalisme, 65 ans après l’assassinat du leader indépendantiste Ruben Um Nyobe. Le sujet en lui-même est intéressant, puisqu’il aborde une partie importante de l’histoire du Cameroun, avec un de ses acteurs les plus marquants. Mais sur le plateau malheureusement, ce qui était censé être un moment de partage de points de vue entre intellectuels issus de divers domaines s’est vite transformé en empoignades verbales. L’un des invités, persuadé de détenir la seule et unique vérité sur cette affaire, a insulté le présentateur et l’a menacé à plusieurs reprises au cours de cette émission diffusée en direct. Les autres personnes présentes sur le plateau n’ont pas échappé à cette violence oratoire fortement décriée par plusieurs téléspectateurs, habitués de ces programmes de débat. D’autant plus que le concerné est coutumier du fait.
Cet épisode est en réalité symptomatique d’un mal qui gangrène depuis longtemps nos médias audiovisuels. A la radio comme à la télé, on se bat au lieu de débattre, on s’insulte et on n’hésite pas à s’attaquer violemment aux institutions et à ceux qui les incarnent. Il arrive même que des invités se promettent la bagarre, quand ils ne décident pas tout simplement d’en venir aux mains en direct. La passion dont certains font montre ouvre également la porte à des dérives qui menacent même la cohésion sociale. Un invité disait ainsi récemment au cours d’un autre programme télévisé qu’il fallait que chacun aille « vivre chez lui ». Plus loin dans le passé, certains journalistes se sont illustrés par des propos stigmatisants certaines communautés.
Des positions qui pullulent malgré les campagnes de sensibilisation et les mises en garde répétées du gouvernement et des instances de régulation, contre la prolifération des discours de haine dans les médias. Après l’épisode de dimanche dernier, le président du Conseil national de la Communication ...
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