Gestion des conflits : priorité à la concertation

 La session de l’Assemblée générale des Nations unies qui se tient chaque année à partir du mois de septembre constitue une tribune privilégiée pour les dirigeants des Etats membres de délivrer des messages et de prendre position sur les grands dossiers qui rythment la vie du monde. Depuis le début de la 78e session, la tribune onusienne a vu défiler plusieurs chefs d’Etat et de gouvernement ou des représentants pour élaborer sur le thème général choisi cette année : « Rétablir la confiance et raviver la solidarité mondiale : accélérer l’action sur l’Agenda 2030 et ses objectifs de développement durable dans la paix, la prospérité, le progrès pour tous ». La déclaration du président de la République à ce grand raout diplomatique délivrée par le ministre camerounais des Relations extérieures est consignée parmi les annonces fortes de la session en cours. Comme il le martèle depuis quelques années, Paul Biya invite la communauté internationale à privilégier l’approche consensuelle pour la résolution des différends qui entravent la paix dans le monde. « Nous devons résoudre les conflits par le dialogue et la concertation », préconise-t-il. L’exhortation du chef de l’Etat camerounais intervient dans un contexte de grand bouillonnement à travers la planète. Paul Biya s’inquiète surtout de la fragmentation du multilatéralisme qui caractérise actuellement les relations internationales notamment, la guerre russo-ukrainienne qui menace de raviver la « fameuse guerre froide », la bataille commerciale, l’instabilité socio-politique dans les régions des Grands Lacs, du Sahel et de la Corne de l’Afrique, en Europe, en Asie et en Amérique latine. En observateur averti de la scène internationale, le dirigeant camerounais est parfaitement au fait de ce que ces dernières années, le consensus qui rythme la vie des Etats depuis 1945 est fortement menacé par des actes belligènes, des déclarations guerroyantes et des discours qui prônent le protectionnisme et le nationalisme.  Les garants de la paix que sont les Nations unies sont parfois supplantés. Le système de sécurité collective s’érode progressivement et les risques d’une remise en cause manifeste du multilatéralisme qui a permis, jusqu’ici, à la communauté humaine de ne plus connaitre de conflit à l’échelle mondiale se multiplient. 
Le message de Paul Biya au monde illustre donc à suffisance le code de fonctionnement de la diplomatie camerounaise. Une diplomatie adossée sur la non-ingérence dans les affaires intérieures des autres Etats et l’attachement aux principes originels des Nations unies. Pour preuve, six jours après le début de la confrontation entre l’Ukraine et la Russie, le Cameroun, à travers le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement a clairement affiché son option pour une solution concertée. « Le règlement pacifique des différends entre Etats a toujours été l&rsq...

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