« Il s’agit de ramener les enfants à l’essentiel »

Pr. François Marc Modzom, directeur de l’Ecole supérieure des sciences et techniques de l’information et de la communication (Esstic).

Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à instaurer un code vestimentaire à l’Esstic ?  
Nous sommes dans un environnement où les candidats sont de plus en plus jeunes et vulnérables. A titre d’exemple cette année pour le concours d’entrée au cycle licence, le candidat le plus jeune avait 14 ans. Notre rôle n’est pas seulement pédagogique ou académique. Il est aussi parental. Il consiste à discipliner les enfants, les mettre dans un cadre minimalement sécurisant. En tant que formateur et parent, nous devons veiller à ce que ces enfants ne soient pas soumis à des éléments pouvant distraire leur trajectoire académique. Il est bon que les enfants viennent à l’école comme on va à l’école, dans des tenues minimalement acceptables. Celles qui ne présentent pas les parties du corps, celles qui vont au-dessus du genou, celles qui ne présentent pas la poitrine, les épaules. C’est inutile, il me semble. A quoi servent les faux cils, les perruques multicolores à une jeune dame qui veut suivre ses cours ? Il nous a semblé important de simplifier la vie à ces enfants pour leur propre bien et celui de l’école.

Pourquoi cette insistance sur la gent féminine ?
L’école est extrêmement féminisée depuis quelques années. Nous avons presque toujours deux tiers de femmes, pour un tiers d’hommes. Donc, lorsqu’on prend des mesures, elles concernent forcément d’abord la gent féminine. Est-ce une manière de les stigmatiser ? Je ne pense pas. Nos jeunes filles sont plus fragiles que nos garçons. Lorsqu’on parle de harcèlement sexuel et de toutes ces pressions sur la note, en général, ça concerne les filles. Alors il vaudrait mieux que nos étudiantes ne soumettent pas, plus que de raison, aussi bien leurs camarades que leurs encadreurs et tous ceux qu’elles trouvent sur leur chemin, à la tentation. Je ne vois pas trop, où se situe la discrimination. Si l’intention est véritablement de faire l’école, on se discipline pour la faire. La discipline que nous voulons inculquer passe d’abord par la discipline vestimentaire. Ces mesures vestimentaires et comportementales sont de nature à ramener les enfants à l’essentiel. Par ailleurs, elles ne concer...

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