Barrage sur le Nil : des positions tranchées

En achevant le 10 septembre dernier le quatrième remplissage du Grand barrage de la Renaissance sur le Nil (Gerd), l’Ethiopie semble avoir finalement atteint son objectif. Malgré la contestation de ses voisins d’Egypte et du Soudan qui s’y opposent depuis son lancement en 2011, Addis-Abeba a fini par ériger son mégabarrage hydroélectrique long de 1,8 km et haut de 145 mètres. L’ouvrage devra générer à terme plus de 5.000 mégawatts d’électricité. Permettant ainsi au pays de doubler sa production d'électricité indispensable pour satisfaire une demande assez forte exprimée par ses quelque 120 millions d'habitants. Un motif de fierté pour les autorités éthiopiennes qui promettent d’ailleurs de mener le projet jusqu’à son terme. « C'est avec grand plaisir que j'annonce que le quatrième et dernier remplissage (d'eau) du barrage de la Renaissance a été réalisé avec succès. Il y a eu beaucoup de défis, nous avons souvent été poussés à faire marche arrière. Nous avons eu un défi interne et des pressions extérieures. Nous avons atteint ce stade en faisant face avec Dieu. Je crois que nous terminerons ce que nous avons prévu. Notre persévérance nationale envers et contre tout a porté ses fruits !», avait alors twitté le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, à la suite de ce quatrième remplissage. 
En Egypte et au Soudan, l’avènement du Gerd est vu d’un mauvais œil. Les deux voisins situés en aval craignent une baisse du débit d’eau. L'Égypte dépend à plus de 90% du Nil pour ses besoins en eau. Lors de la reprise des négociations au Caire le 27 août dernier après deux ans d’impasse, le gouvernement égyptien avait plaidé en faveur d’un accord « tenant compte des intérêts et des préoccupations des trois pays ». Contrairement à l’agenda d’Addis-Abeba qui, le 10 septembre, a procédé...