Mbankolo : la vie après le sinistre

Il est 9h15 ce vendredi 13 octobre 2023. Sur les lieux de la catastrophe à Mbankolo, des voix pieuses s’élèvent au milieu des gravats. Chapelets en mains, plus de 500 fidèles de l’Hôpital spirituel Bureau Lumière supplient la Vierge Marie afin qu’un tel drame ne se reproduise plus jamais. « Nous sommes venus solliciter l’aide de la Sainte mère afin que les âmes de toutes ces victimes qui ont trouvé la mort dans ce glissement de terrain  du 8 octobre dernier soient accueillies au ciel par notre Seigneur Jésus-Christ », fait savoir Bernard Mouafo, serviteur du Bureau Lumière. Une trentaine de Camerounais y ont péri et plusieurs personnes manquent toujours à l’appel. Sur le site, les images sont impressionnantes. Les dégâts s'étendent sur un rayon de plus de 500 mètres. Des amas de tôles, des morceaux de planches, du matériel domestique et des effets personnels recouvrent le sol. L’eau provenant du lac à l’origine de la tragédie s'est frayé un chemin et coule continuellement. Afin de prévenir une autre catastrophe, une vingtaine d’habitations situées dans la zone à risque, ont été détruites la veille, selon un habitant. Pour le moment, les sinistrés sont pris en charge à la Maison du parti de Nkomkana par le gouvernement. 
Les riverains n'en reviennent toujours pas de ce qui s’est passé cette nuit. L’émotion est encore perceptible sur les visages. Les familles pleurent toujours leurs morts. Les témoignages sont poignants. Albertine Tagne qui vit dans le coin depuis des années, n'arrive toujours pas à réaliser l'ampleur de la catastrophe. Aujourd'hui, elle doit se résigner à faire un décompte macabre. « J’ai perdu mon beau-fils la nuit du drame. Au moins 13 personnes sont décédées dans une maison où on célébrait un anniversaire. Nous sommes toujours à la recherche de plusieurs autres victimes dont une femme enceinte de sept mois. Même si les sapeurs-pompiers ont momentanément interrompu les fouilles, les riverains, eux, continuent à...