« L’école fonctionne comme un centre de production du savoir »

Monsieur le directeur, l’Esstic vient de célébrer son cinquantenaire. Maintenant, il faut aller de l’avant. Quels sont les acquis qui auront résisté au temps ?
J’ai envie de dire l’école elle-même, sa renommée, sa réputation, la qualité de ses enseignements. Nous y sommes entrés, nous les avons trouvés à ce niveau-là et le défi que nous, jeunes enseignants, avons essayé de garder le niveau. De l’Ecole supérieure internationale de journalisme de Yaoundé (Esijy) à l’Esstic d’aujourd’hui, on doit bien comprendre et se dire que ce qui devait être fait, a été fait et bien fait.

L’Esstic n’est plus le seul établissement à dispenser des savoirs et techniques en information et communication. Des instituts privés et des établissements étrangers ont dédié des pans de leurs enseignements à ces domaines. Comment entendez-vous marquer la différence pour les produits formés dans cette école ?
Nous n’avons pas d’effort particulier à faire. C’est aux autres de faire des efforts. Nous avons notre label, les meilleures ressources humaines en matière de formation. Nous avons le soutien de la hiérarchie pour pouvoir améliorer, diversifier, moderniser, notamment relever le défi de la numérisation des enseignements et de l’arrimage à la société de l’information. Partant de tous ces atouts, nous n’avons aucun complexe. Pour la plupart de ces Instituts privés de l’enseignement supérieur (Ipes), ce sont encore des enseignants de l’Esstic qui y dispensent des enseignements. Donc, on ne voit pas comment les élèves pourraient atteindre et dépasser le maître. Bien sûr, il y a de nombreux efforts qui y sont faits à Yaoundé, à Douala, avec de très bons établissements. Mais, ils sont bons parce que nous leur apportons l’accompagnement qu’ils demandent. Je rappelle que l’Esstic assure la tutelle de sept Ipes parmi lesquels les plus renommés. Nous n’avons donc aucun complexe à ce sujet.

Au niveau des enseignements et des contenus, quelles sont les mises à jour opérées pour répondre aux attentes du monde professionnel ?
Les mises à jour sont imposées par la modernisation même du paysage. Les formats en matière de production radiophonique ou de la mise en page ont évolué. On n’utilise plus des ciseaux, des amorces et des bandes de montage. Tout a changé. Aujourd’hui, on ne s’avise plus beaucoup à faire des journaux de 30 minutes parce que la notion de temps et de consommation a changé. Nous sommes donc obligés de nous arrimer à tout cela et n’avons pas le choix.

Le monde de l’information/communication évolue très vite. Avec notamment des équipements de plus en plus perfectionnés pour rendre l’information accessible au plus vite, mais aussi pour offrir des services de communication adaptés à l’ère du temps. Quelles dispositions sont prises dans cette école pour ne pas passer à côté de ces avancées ?
Nous restons vigilants. Nous acquérons des équipements mais, on n’a jamais la certitude d’être absolument ancrés dans la modernité. Puisque la modernité elle-même évolue. Forcément, nous nous réajustons au fur et à mesure. Si vous entrez par exemple au centre de documentation à l’Esstic, vous ne reconnaîtrez pas les lieux pour ceux qui sont sortis il y a quelques années. Allez voir comment on aménage le studio de télévision avec des équipements numériques. On ne fait plus la télévision ou la radio avec des enregistrements faits sur Nagra. Le numérique est partout dans la production. Dans les diverses prévisions budgétaires, nous en tenons compte et nous espérons ne pas être largués. Si vous regardiez nos plans de cours, cela fait partie de nos prévisions obsessionnelles. Evidemment, on n’a pas tous les mois tous les moyens. Mais, lorsque je suis arrivé à la direction de l’école, j’ai identifié aussitôt ce qu’il fallait pour essayer de se réaligner sur les exigences de la modernité. Il faudrait regarder nos programmes. En premi&...