An 41 du Renouveau : l’engagement constant
- Par Gregoire DJARMAILA
- 06 nov. 2023 13:00
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L’odyssée commencée en 1982 se poursuit contre vents et marées. L’émergence du Cameroun reste l’ambition du moment.
Ce 6 novembre 2023, le Cameroun célèbre les 41 ans de magistrature suprême du président Paul Biya. Le 6 novembre 1982, à la suite de la démission du président de la République d’alors, Ahmadou Ahidjo, le Premier ministre, Paul Biya et successeur constitutionnel hérite du fauteuil présidentiel. A 49 ans et ayant fait ses classes dans la haute administration et au sein du gouvernement, le jeune chef d’Etat prend les rênes d’un pays qui a accédé à l’indépendance seulement deux décennies et dont les défis en termes de construction et d’organisation restent immenses. A l’Assemblée nationale où il vient sacrifier au rituel de la prestation de serment, il est sous les vivats d’une foule qui rêve d’une aube nouvelle. Passée l’euphorie de la prestation de serment, le nouveau président dévoile sa vision politique : rigueur dans la gestion des affaires publiques, moralisation des comportements, démocratisation de la vie politique, libéralisation socio-économique. Ce sont là les quatre piliers de ce qu’il convient d’appeler désormais le Renouveau national. Le discours politique invite à rompre (progressivement) avec l’ordre ancien. Le contexte et les contingences du moment l’obligent à procéder à un véritable aggiornamento de l’appareil politico-administratif. Un nouveau découpage administratif intervient en août 1983. Le Cameroun passe de sept à dix provinces. De nouveaux départements et arrondissements sont aussi créés dans l’optique de rapprocher l’administration des administrés. En mars 1985, l’ancien parti unique, l’Union nationale camerounaise (Unc), est reformé et donne naissance à une nouvelle formation politique, le Rassemblement démocratique du Peuple camerounais (Rdpc). Il insuffle une nouvelle dynamique dans la gestion des affaires publiques en conjurant les tares de l’ancien régime. La laïcité inscrite dans la constitution est effectivement mise en œuvre. Certaines composantes sociologiques se considérant jadis comme ostracisées ont désormais voix au chapitre. Chrétiens, musulmans, animistes ont droit aux mêmes égards. Les Camerounais respirent un air de liberté.
Mais la période de grâce semble de courte durée. Les challenges politiques et économiques bousculent l’agenda du nouveau président. Le « vent de l’Est » souffle sur la plupart des pays africains. Alors qu’ailleurs, l’heure était aux « conférences nationales souveraines » avec ce que cela comportait comme avatars, Paul Biya refuse de s’inscrire à ce nouveau catéchisme. Le Cameroun doit tracer sa propre voie. Mais il prend de court ses camarades du parti qui n’étaient pour la plupart pas préparés à la nouvelle donne et dont certains étaient encore à organiser des marches pour dire « Non au multipartisme précipité ». « Notre parti est fort, certes, mais il doit dès aujourd’hui se préparer à affronter une éventuelle concurrence. Sachez donc vous y préparer », déclare Paul Biya lors du premier congrès ordinaire du Rdpc le 28 juin 1990. La suite ira vite lors de la session parlementaire de novembre-décembre 1990. Une série de lois est adoptée par l’Assemblée nationale et promulguée par le chef de l’Etat. Le multipartisme est réactivé. Plusieurs partis politiques voient le jour et la compétition électorale désormais ouverte.
Après la période chaude, il faut moderniser...
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