« Plusieurs problèmes peuvent être résolus par la sensibilisation »
- Par Georges Emmanuel TSAYID
- 28 déc. 2023 13:32
- 0 Likes
Pr. Louis Roger Kemayou, sociologue, université de Douala.
On a beaucoup parlé de violences faites aux femmes en 2023. Quel regard portez-vous sur 2024 à ce sujet ?
Nous Africains sommes victimes de notre turpitude. Je n’ai pas eu le sentiment qu’on se préoccupe même de ce que veut dire la sociologie au Cameroun. Nous sommes tributaires d’une société coloniale. Si on est réellement Africains, on va se rendre compte que nos sociétés étaient fondamentalement matrilinéaires. Nous avons adopté l’approche patrilinéaire et nous faisons le culte de la masculinité. Même l’éducation à la maison est orientée dans ce sens. Les petits garçons ne lavent pas les assiettes, ne vont pas à la cuisine etc. Nous avons des parents qui ont conçu que c’était normal de taper sur leurs femmes. En 1960, il n’y avait pas autant de violences sur les femmes. Aujourd’hui, on parle de féminicides. Je souhaite qu’à partir de 2024 le gouvernement prenne sur lui de toujours solliciter les spécialistes des sciences sociales, surtout les sociologues.
Votre regard sur le vaccin contre le paludisme qui vient d’être introduit dans notre pays ?
Nous sommes méfiants. Surtout avec les théories du complot qu’on entend çà et là. Les Africains devraient se ressaisir. C’est une race qui ne peut pas disparaître. Vous connaissez combien de peuples qu’on a martyrisés des siècles durant ? Aujourd’hui en Afrique, beaucoup de maladies dites incurables se soignent. Quant au vaccin contre le paludisme, je ne saurais militer pour ou contre. Parce que ce n’est pas mon domaine de compétence. C’est l’Oms qui a la charge de la santé mondiale, accordons-lui du crédit.
Quel serait le rôle des sociologues dans l’utilisation de ce vaccin qui arrive quand même dans un contexte de relative méfiance ?
Si les sociologues étaient associés, ils chercheraient d’abord à s’assurer eux-mêmes de la qualité du vaccin. Et une fois convaincus, ils travailleraient à convaincre la population. Nous pouvons, avec l’aide d’un expert de notre choix, suivre le protocole et voir si le vaccin est sain.
Comment vous projetez-vous en 2024 au regard des catastrophes qui ont émaillé 2023 ?
Dans le cadre d’un cours que je dispensais en 2000, j’avais dit à mes étudiants que j’étais désolé de constater que l’urbanisation n’est pas prise à cœur par le gouvernement. L’urbanisation est désormais entre les mains d’hommes d’affaires nantis. Et j’ai dit que je ne pas habiter certaines maisons. Je crois que loger les citoyens est une des tâches régaliennes de l’Etat. C’est vrai que ce ne sont pas forcément ces privés qui construisent les maisons à tout le monde, et que beaucoup achètent eux-m...
Cet article complet est réservé aux abonnés
Déjà abonné ? Identifiez-vous >
Accédez en illimité à Cameroon Tribune Digital à partir de 26250 FCFA
Je M'abonne1 minute suffit pour vous abonner à Cameroon Tribune Digital !
- Votre numéro spécial cameroon-tribune en version numérique
- Des encarts
- Des appels d'offres exclusives
- D'avant-première (accès 24h avant la publication)
- Des éditions consultables sur tous supports (smartphone, tablettes, PC)
Commentaires