Tchad : nouvelle année, nouvelle ère

D’après les résultats du référendum du 17 décembre dernier, validés par la Cour constitutionnelle, le « oui » l’a emporté avec 85,90% des voix contre le « non » qui a obtenu 14,10% des suffrages avec un taux de participation officiel de 62,8%. Dès sa validation, le président de la République Mahamat Idriss Déby Itno a promulgué la nouvelle Constitution le 29 décembre et a nommé un nouveau Premier ministre le 1er janvier 2024 en la personne de Succès Masra. Le remuant leader de l’opposition remplace Saleh Kebzabo, lui aussi, autrefois membre de l’opposition, démissionnaire avec tout son gouvernement après l’entrée en vigueur de la nouvelle Constitution, conformément à la loi.
Nouvelle constitution, nouveau Premier ministre, nouveau gouvernement formé hier, nouvelle année, c’est aussi une nouvelle page qui commence au Tchad. On parle là-bas de la « Ve République » qui va conduire la transition actuelle à l’organisation, vers la fin d’année, des élections générales. La nouvelle Constitution prend en compte les résolutions et recommandations du Dialogue national inclusif et souverain de 2022 et comporte de nombreuses innovations. Il y a par exemple, la création, la réhabilitation et le réaménagement des institutions comme le Sénat, la Haute Cour de justice, la Cour suprême, la Cour des comptes, le Conseil constitutionnel, la Justice militaire, le Haut conseil des médias et de l’audiovisuel, le Haut conseil des chefferies traditionnelles, la Commission nationale des droits de l’Homme, le Conseil économique social et culturel, le Médiateur de la République, ainsi que l’Agence nationale des élections.
L’une des caractéristiques majeures de cette constitution est la décentralisation du pouvoir. Cette évolution vers un État décentralisé s’accompagne d’un engagement accru envers les principes démocratiques et les droits fondamentaux. La promulgation de la nouvelle consti...