Football camerounais : la nécessaire refondation

La participation des Lions indomptables du Cameroun à la 34e édition de la Coupe d’Afrique des nations donne l’occasion d’ouvrir encore grand les yeux sur le football camerounais. Car, la prestation de notre équipe nationale fanion nous plonge dans de réelles inquiétudes quant à notre niveau de compétitivité. Tenez, une élimination en huitièmes de finale de la CAN par le Nigeria (0-2), après une qualification peu reluisante pour le second tour. Le seul fait d’armes ayant été d’avoir péniblement battu la Gambie qui, du reste, a été dominée par toutes les autres équipes. Contre les Super Eagles, l’on a entendu dire qu’en 2019, « le même Nigeria nous a battus par 3-2. C’était honorable. A Abidjan, les Lions n’ont pas seulement perdu un match, le football camerounais a perdu « toute sa grandeur » (plus 100 minutes de jeu, 0 tir cadré !!! Comme si l’adversaire aurait pu jouer sans gardien…) ». Dans le même registre de contre-performances, on peut citer la non-qualification des Lionnes indomptables pour la CAN féminine prévue cette année au Maroc. Sans grandeur, elles étaient tombées face aux Harambee Starlets du Kenya lors de la fatidique épreuve de tirs au but, le 26 septembre 2023 à Nairobi.
Cette actualité autour de nos équipes nationales inquiète, pour dire le moins. Elle pousse à penser que si rien n’est fait, la crinière du fauve disparaîtra, au moment où les autres « animaux » de la forêt dense du football commencent à tourner à plein régime. Il faut donc agir. Prendre ses responsabilités, pour que le football camerounais redevienne compétitif. Ce football qui se présente aujourd’hui comme une discipline sans âme, tourmenté par des querelles et des coups.
Peut-être que le premier niveau de responsabilité, c’est l’encadrement technique des Lions indomptables qui pose problème à tous les niveaux. Sans exceller dans les envolées proverbiales, tout est à refaire sur ce point. Il semble urgent de doter nos équipes nationales d’expertises avisées et visionnaires, capables de prendre leur responsabilité, d’assumer leurs choix tactiques, de définir une vision de match et d’être le précurseur de victoires. Nos sélections ont besoin d’un coaching pointilleux, courageux, qui écarte toute improvisation ou approximation. Car, comme le relevait Jules Nyongha, sélectionneur des Lions indomptables en 1996, « la haute compétition ne s’accommode pas de l’improvisation ou des rafistolages de dernière minute ». Bien plus, une franche collaboration entre membres de l’encadrement est indispensable. Car, à chaque fois que les personnes concernées par l’encadrement de cette équipe travaillent en bonne intelligence, les résultats sont positifs.
Que dire de l’ambiance au sein ou autour des équipes nationales ? C’est un secret de polichinelle, les interactions autour des Lions indomptables ou au sein de la tanière n’étaient guère harmonieuses. Pour s’en convaincre, un communiqué signé le 02 février dernier, du secrétaire général du Syndicat national des footballeurs du Cameroun, qui rend compte d’un incident dans la tanière des Lions à Bouaké, après la victoire contre la Gambie. D’autres informations relayées par des professionnels de médias accrédités à cette CAN et autres lanceurs d’alerte, ont aussi amplement renseigné sur l’ambiance qui régnait dans le camp camerounais. Avec une omniprésence de la Fédération camerounaise de football, et une présence discrète du ministère des Sports et de l’Education physique, des frictions enregistrées entre membres de délégation et/ou du staff ont directement débouché sur l’équipe, presque sans protection. Et pourtant, il ne faut pas être expert de football pour savoir que le climat qui prévaut au milieu ou autour d’une équipe en compétition, influence son rendement. Pierre Lechante, sélectionneur des Lions indomptables de 1999 à 2001, donne d’ailleurs la recette de cette &e...

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