C’est le grand sujet d’actualité depuis une dizaine de jours. Depuis que l’Etat a dû se résoudre à réduire à nouveau le poids de la subvention sur les produits pétroliers. Après un premier effort l’année dernière. C’est donc effectif depuis le 3 février dernier. L’augmentation des prix du super et du gasoil à la pompe, qui résulte de cet ajustement, inquiète au plus haut point les populations. Car les répercussions d’une hausse de ces produits névralgiques touchent pratiquement tous les secteurs de la vie quotidienne. Des transports aux marchés, une certaine anxiété a gagné les Camerounais, d’autant plus que, sans attendre les négociations annoncées avec les pouvoirs publics, des transporteurs ont appliqué de manière unilatérale, une augmentation sur les prix de leurs prestations.
Samedi dernier, le sujet a été l’un des premiers abordés par le président de la République dans son message à la jeunesse. Paul Biya reconnaît que les effets des prix des carburants sur les conditions de vie des populations sont directs. Et une hausse est forcément un sujet de préoccupation dans les ménages. Pour autant, le chef de l’Etat s’est voulu rassurant. D’abord, il indique que l’Etat, conscient de cet impact, s’est employé à réajuster les prix de la manière la moins brutale possible. Car il ne s’agit pas de supprimer d’un trait la subvention de l’Etat, mais de la réduire graduellement et raisonnablement. Pour qu’elle pèse beaucoup moins sur les finances publiques et permette de disposer de ressources pour investir au profit du bien-être des populations. Ces derniers temps, elle était devenue intenable et par deux fois, le chef de l’Etat a averti que de nouveaux réajustements étaient devenus inévitables. C’est ce qui a conduit successivement à revoir les prix à la pompe en février 2023 et en ce début du mois de février 2024.
Dans une approche volontiers apaisante, le président de la République a tenu à dissiper les inquiétudes et les interprétations erronées de cette mesure qui fait couler beaucoup d’encre et de salive depuis 10 jours. Non, le gouvernement n’agit pas par brimade ou par ignorance des souffrances des populations. « Vous devez savoir que cette opération s’est avérée inévitable, en raison des contraintes budgétaires actuelles et de notre souci d’éviter les pénuries ». Les pouvoirs publics n’avaient donc pas vraiment le choix. S’arc-bouter sur la subvention aurait pu hypothéquer gravement le budget de l’Etat et empêcher la réalisation de projets d’intérêt général. Il a donc fallu franchir le pas.
Et pour la suite, le réajustement a dans un premier temps fait l’objet de mesures d’accompagnement. Ainsi, dans le ...
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