Médias et Intelligence artificielle : une influence qui fait débat

Une menace d’assassinat sur le président français Emmanuel Macron, à l’origine de l’annulation de sa visite en Ukraine. Une information diffusée dans un journal de la chaîne France 24. La vidéo virale sur les réseaux sociaux est en réalité un deepfake. Les images sont bien celles d’un journal télévisé de la chaîne du 12 février 2024. Sauf que la voix du présentateur, ses expressions faciales et ses propos ont été totalement modifiés grâce à l’intelligence artificielle. La révélation a été faite hier par Vincent Roux, éditeur en chef à France Médias Monde, au cours du premier panel de la conférence internationale Union africaine de radiodiffusion-Unesco sur l’intelligence artificielle (IA) et les médias africains. Le poids de l’IA dans le traitement de l’information était au cœur de la réflexion « Journalisme et IA : information, désinformation, manipulation ».
Thierry Warin, professeur de sciences des données pour les transformations globales a expliqué le mode de fonctionnement de l’IA dans le champ de l’information. La collecte des contenus et données qui peuvent être utilisés à la fois de façon positive et négative. L’expert a également relevé l’existence d’une IA éthique à côté d’une importante industrie non éthique. En plus du cas du deepfake évoqué plus haut, Vincent Roux a mis en lumière la pratique de France Médias Monde en matière d’IA à travers la charte adoptée à cet effet depuis octobre 2023. De celle-ci, on retient que six principes guident l’utilisation de cette technologie numérique. De manière ramassée, il s’agit entre autres de la supervision humaine systématique, l’interdiction de substitution de l’IA au travail du journaliste et d’utilisation pour générer des contenus. Dans son argumentaire, Vincent Roux opine qu’il est important pour les acteurs de l’industrie médiatique et les journalistes en particulier de s’imprégner et de s’approprier l’...