Femmes : une force à capitaliser

Le monde entier est unanime : la gent féminine dispose de capacités et compétences qu’il faut exploiter. La 39e journée internationale est l’occasion de le réaffirmer.

François Obama, 55 ans, au chômage depuis quatre ans ne jure plus que par son épouse. Dans cette partie du quartier Nkol Nkondi, arrondissement de Yaoundé V, il est quasiment devenu l’avocat des femmes. Son histoire, presque tout le monde la connaît. Mais il la raconte encore et encore. « J’étais l’homme de main d’une personnalité de la République. J’ai vu l’argent. J’en ai eu. Je transportais parfois 200 ou 300 millions dans la voiture. A l’ombre de mon patron, j’ai eu plein d’argent. Et cela m’a rendu fou. Dans ma stupidité, je n’avais plus de temps pour mon épouse. Elle n’a jamais travaillé. Elle se débrouillait à faire des champs et s’était spécialisée dans la production de bâtons de manioc. De temps en temps, je lui faisais la faveur de lui jeter quelques miettes, sans plus », narre-t-il. Puis un jour de 2021, sa vie de château loin des siens tombe à l’eau. En pleine épidémie du Covid, le patron de François Obama met « pause » sur leurs activités. Il est question d’attendre quelques semaines au quartier que la bourrasque passe. Les semaines deviennent des mois, puis des années. L’emplooyeur et son employé ne se sont plus jamais revus. Obama n’a aucune économie. Après trois mois d’errance, il a le courage de rentrer à son domicile où il entame une longue traversée du désert. « J’ai cru devenir fou. J’ai perdu du poids. Ma femme m’a sauvé en m’offrant un taxi. Et grâce à ses activités champêtres et à son petit commerce, nous avons un abri au-dessus de nos têtes, les enfants sont scolarisés, nous ne dormons pas affamés, même si ce ne sont plus les mets raffinés auxquels j’étais déjà habitués. C’est clair que mon épouse a réussi là où j’ai échoué. Je regrette amèrement de n’avoir pas compté avec elle, de n’avoir pas investi sur elle en lui donnant l’argent dont elle avait besoin et qu’elle méritait d’ailleurs. Nous serions loin aujourd’hui », chante sieur Obama à qui veut l’entendre.
Son histoire est celle de nombreux hommes et de plusieurs familles ici au Cameroun et ailleurs. De nombreuses sociétés continuent de compter les femmes et les filles pour quantité négligeable. Dans le Septentrion par exemple, des multitudes de petites filles échappent au circuit scolaire du fait des choix de leurs parents. En effet, en cas de difficultés financières, le choix est vite fait : la petite fille est sacrifiée au profit de l’enfant mâle. Une pratique rétrograde et bien d’autres de nature à ne pas favoriser l’épanouissement de la femme et le progrès de la société. Le temps presse donc, si l’on veut mener des actions communes pour que la gent féminine ne soit pas laissée pour compte. Selon les experts des Nations unies, les progrès en faveur des femmes profitent à tous. Onu femmes particulièrement n’en démord pas « impliquer les femmes dans les activités de développement est le seul moyen de bâtir des éc...

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