« Université, Etat et entreprise sont interdépendants »

Vous décriez le faible taux d’emploi des diplômés du supérieur, l’Etat y travaille en permanence. Que faut-il faire pour relever ce faible pourcentage ? 
La vingtaine de programmes et projets d’appui à l’insertion des jeunes, initiés par plusieurs administrations et les partenaires au développement avec à la clé des centaines de milliards mobilisés pour suppléer l’Etat et le Fonds national de l’Emploi (FNE) depuis 2007, montrent bien la volonté du gouvernement d’apporter une solution au problème. Malheureusement ces initiatives n’ont pas fait mieux que le FNE et l’Etat en termes d’insertion malgré d’importants financements accordés. Elles se sont avérées être des réponses plutôt que des solutions à un problème dont les causes sont à la fois systémiques et politiques et dont la résolution dépend nécessairement de la mobilisation générale et surtout de la volonté des principaux acteurs (éducation et formation, production et Etat) de travailler ensemble pour créer la croissance et l’emploi. Il est donc question dans l’approche systémique proposée pour la résolution du problème de chômage des jeunes, de réhabiliter le FNE (qui est présent dans toutes les dix régions du pays) dans son rôle de bourse de l’emploi et d’intermédiaire entre les demandeurs et leurs institutions (diplômés et organes de formation) et les offreurs d’emplois (les entreprises privées, publiques et parapubliques) et de faire travailler ensemble les entreprises et les universités tout en veillant à une formation de qualité qui soit essentiellement technologique et professionnelle et à une gestion harmonieuse de l’emploi public et parapublic.    

Ne pensez-vous pas que le secteur privé soit aussi une solution puisque l’Etat seul ne peut rien faire ? 
La solution se trouve dans la collaboration franche université, entreprise, Etat. Ces trois acteurs se tiennent et sont interdépendants. Tant qu’ils ne se résoudront pas à travailler ensemble de façon sincère, nos universités seront toujours à la traîne, nos ent...