« On peut arriver à un deuxième tour »

Evariste Ngarlem Toldé enseignant-chercheur, recteur de l’Université Emi Koussi de N’Djamena, analyse le déroulement de la campagne.

Quel regard portez-vous sur le déroulement de la campagne électorale à quelques jours de la présidentielle ?
Durant la campagne, les candidats se sont jetés corps et âme dans l’opération de charme afin de conquérir l’électorat. Mais, il faut le constater, ce sont partout les mêmes cortèges, les mêmes délégations, les mêmes équipes qui bougent d’une ville à une autre ou d’un quartier à un autre. Ce sont les mêmes qui accompagnent les leaders de parti politique.  Quand c’est le président de transition, on fait venir les chefs de cantons, les chefs de villages, les sous-préfets avec obligation de se faire accompagner par 200 à 250 personnes au minimum. Il y a aussi des groupes chargés de galvaniser les citoyens contre espèces sonnantes et trébuchantes. Il y a aussi une bonne partie du public qui arrive simplement pour profiter des gadgets de la campagne. Cette mobilisation est identique de part et d’autre, même si trois candidats se dégagent du lot : le président de transition et les deux Premiers ministres (l’actuel et l’ancien).

Quels auront été jusqu’ici les temps forts de cette campagne ?
Ce sont les joutes oratoires, les attaques verbales. Les candidats se sont lancés des piques. Le président de l’Agence nationale de gestion des élections a dû faire une sortie pour demander aux candidats de respecter le code de conduite. Le président de transition, par exemple, pense que l’ancien et l’actuel Premier ministre n’ont pas d’expérience administrative et politique pour diriger le pays. Ces derniers disent aussi qu’il n’a pas d’expérience.  Certains propos ont parfois été mal interprétés et ont créé la confusion. Tout cela a fait monter la tension. Un des temps forts de cette campagne, c’est aussi la tournée de l’actuel Premier ministre dans la partie méridionale du pays où il a réussi à mobiliser une foule immense. C’était extraordinaire. Je pense que c’est même une grande première dans l’histoire du Tchad. Le président du parti « Les Transformateurs » a reçu la ferveur des populations d’une manière extraordinaire.

Dix candidats sont sur le départ. Les chances de victoire sont-elles égales pour tout le monde ?
Les trois qui sortent du lot des dix, visiblement, ont les moyens de se déployer sur le terrain. Ils le font mieux que d&rsq...

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