Présidentielle au Tchad : Mahamat Idriss Déby félicité

Plébiscité d’un score de 61,03% de suffrages exprimés au premier tour, Mahamat Idris Déby Itno (Midi) est le vainqueur de la présidentielle du 6 mai dernier, d’après les résultats provisoires. Sept de ses dix concurrents l’ont déjà félicité. Ces résultats provisoires, proclamés dans la nuit de jeudi à vendredi dernier par l’Agence nationale de gestion des élections (Ange), le place premier, bien loin devant ses principaux rivaux : Succès Masra (18,53%), leader du parti « Les Transformateurs » et Albert Pahimi Padacké (16, 91%), fondateur de RNDT-Le Réveil. Cette victoire a été saluée dans les rues de N’Djamena par des coups de feu dans le ciel, tirés par les partisans du président élu. Les populations ont d’abord été apeurées et se sont repliées chez elles, poussant le ministre de la Sécurité à adresser une circulaire aux directeurs généraux de la police nationale et de la gendarmerie ainsi qu’au commandant de la garde nationale. Le membre du gouvernement a instruit d’éviter les parades et les jeux d’armes pour fêter victoire à la présidentielle, invitant par ailleurs les forces de l’ordre à assurer la sécurité des personnes et des biens. Quelques dérapages ont occasionné des pertes en vies humaines. On parle de huit morts dans le pays. Le calme est revenu et la victoire de la coalition pour un Tchad uni se célèbre dans les chaumières, les salons feutrés et les places publiques. 
Après la proclamation des résultats, Albert Pahimi Padacké a pris acte et a immédiatement appelé Midi le soir même pour le féliciter. Des neuf autres concurrents, il était le premier à le faire, écrivant sur son mur qu’il a souhaité au gagnant « plein succès dans l’exercice de son mandat dans un élan d’inclusion de toutes les énergies du pays… ». L’appel de cet adversaire politique de poids vaut son pesant d’or dans l’apaisement de la vie politique au Tchad. Même si Pahimi Padacké affirme avoir tout mis en œuvre pour gagner cette élection, il appelle ses soutiens au calme et à la sérénité. « Nous refusons toute surenchère de violence, sous quel que prétexte que ce soit, visant à faire couler encore du sang tchadien », a-t-il écrit sur sa page Facebook. L’ex-Premier ministre est un homme politique populaire et écouté au Tchad. Son message a sans doute aidé à apaiser les cœurs de plusieurs électeurs déçus par les résultats. Il leur a rappelé l’essentiel : « Restons unis autour...