Conduite du processus électoral : la loi c’est la loi

Un concours pour le recrutement de 29 100 auditeurs en administration des élections, dont 25 000 agents de gestion des bureaux de vote. C’est l’idée qu’a eue l’organisme dénommé Centre international de formation appliquée en démocratie, développement éthique et gouvernance (Cifaddeg), basé dans la commune de Soa, département de la Mefou-et-Afamba. L’annonce fait problème, selon Elections Cameroon (Elecam). Dans un communiqué de presse publié le 21 mai dernier, le Directeur général des Elections, Erik Essousse, estime que « cette information est de nature à semer le doute et la confusion dans l’esprit des populations ». Il rappelle également dans le même document que l’organisation et la gestion des bureaux de vote sont une compétence exclusive d’Elecam, en rapport avec les commissions locales de vote. Erik Essousse évoque pour ce faire les dispositions des articles 54 à 62 et 96 à 97 de la loi portant Code électoral. « Par conséquent, il ne revient pas à Cifaddeg, ni à aucune autre institution de procéder à une quelconque formation concernant les bureaux de vote », recadre-t-il. 
A travers cette interpellation, le Directeur général des Elections rappelle aux uns et aux autres le rôle central de l’organe dont il a charge dans le cadre de la conduite du processus électoral. C’est par et avec Elecam que tout doit se faire, du point de vue de la loi. Et toute action entreprise en dehors de cette configuration pourrait plonger ses initiateurs dans l’illégalité. Le rappel s’avère nécessaire si l’on considère le climat politique qui prévaut depuis quelques mois. En effet, la perspective de la présidentielle, des législatives et des municipales en 2025 est à l’origine d’une certaine effervescence au sein de la société. L’on note par exemple un regain d’engouement pour les inscriptions sur les listes électorales. Elecam bat campagne dans le pays en se servant de tous les canaux de communication possibles et multiplie les campagnes ciblées en direction des jeunes en âge de voter, des femmes et des minorités.
Les partis politiques mobilisent également leurs militants à travers des meetings et s’adressent directement à la communauté de potentiels électeurs non encore enrôlés. Dans ce mouvement, l’on observe aussi un...