Production pharmaceutique locale : à l’épreuve des normes

Des baumes aux décoctions en passant par des poudres, et autres sirops, les médicaments traditionnels améliorés demandent à cocher plusieurs cases avant d’obtenir validation.

Petites boîtes au couvercle rouge, brandies par des personnes vêtues d’un polo et d’une casquette rouges, baffle sonore entre les mains. Difficile de les rater dans les rues des grands centres urbains. Les vendeurs ambulants du « Bôme François » ont réussi à inscrire une identité visuelle et sonore dans les esprits. Ce produit, visiblement anodin, est pourtant devenu un passe-partout, avec ses mille et une vertus. Il s’agit d’un baume qui « traite la toux, le rhume, la grippe, le mal dentaire, les hémorroïdes internes et externes, les maux de tête, etc », selon les informations mentionnées sur l’étiquette. Près de deux ans après son expansion sur le marché camerounais, le rappel à l’ordre vient d’en haut. Le promoteur de ce produit, François Désiré Ekouma Ananga, est invité à suspendre les activités de production et de commercialisation de son produit. Dans une correspondance adressée au patron de l’entreprise « François Santé », le ministre de la Santé publique, Manaouda Malachie, relève que cette requête tiendra « jusqu’à la mise en conformité et la régularisation technique et administrative de son usine de fabrication, ainsi qu’à son circuit de distribution ». Le mot est lâché : le patron de la Santé publique veut voir clair derrière la machine qui produit « Bôme François ».
Cet intérêt n’est pas anodin. Des milliers de Camerounais consomment sans hésiter ce baume fait par leur compatriote sur le territoire camerounais. Du traitement local en gros. Sauf que ce n’est pas nouveau. Le génie camerounais s’exprime de diverses manières lorsqu’il s’agit de trouver des solutions locales aux maladies physiques des leurs. Au fil des jours, des sirops, crèmes, pommades, huiles et autres décoctions sont créés localement par des praticiens de la médecine à base de plantes naturelles ou de produits du terroir. La survenue de la pandémie de Covid-19 aura assurément marqué l’âge d’or des médicaments traditionnels améliorés. Quatre médicaments ont ainsi obtenu une autorisation de mise sur le marché. Il s’agit d’Asdak-Covid/Elixir-Covid de Mgr Samuel Kleda, de Coroc...

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