Presse écrite publique : voyage à travers les âges

Il fallait bien démarrer quelque part. Et c’est par la sociohistoire de la presse écrite publique que tout va commencer. Le premier panel du colloque scientifique sur les 50 ans de Cameroon Tribune a donné le ton. Comment la presse écrite publique s’est-elle construite au fil des âges ? Quelle est la réalité dans les pays d’Afrique francophone et anglophone ? Trois universitaires pour y répondre, autour de discussions modérées par le Pr. Marie-Marcelle Mpessa Mouangue, chef de département de presse écrite à l’Ecole supérieure des sciences et techniques de l’information et de la communication (Esstic).
Pour ouvrir le bal, le Pr. Laurent Charles Boyomo Assala, sénateur et ancien directeur de l’Esstic, fera un exposé sur la sociohistoire de la presse écrite publique au Cameroun. Le professeur émérite va reformuler cette thématique pour interroger la position de la presse écrite sous le modèle dominant et dominé. Après un détour dans la période coloniale où cette presse a contribué à consolider le régime en place, la donne change un peu avec l’avènement du pluralisme médiatique des années 90. Selon le panéliste, la presse publique essayait à sa manière « d’atténuer les effets du cordon ombilical qui la liait à l’Etat ». Cette presse « de référence » doit désormais faire face à une opinion critique qui soupçonne la presse écrite publique d’être le porte-voix de ceux qui gouvernent. Surgissent dès lors des problèmes d’identité et de moyens à certains moments. La donne change davantage dans les années 2000 avec l’avènement du numérique. La presse doit se redéfinir et les médias d’Etat n’y échappent pas. « Pour moi, l’avenir de la presse écrite publique se trouve dans la réduction des coûts, la maximisation des bénéfices, plutôt que le chiffre d’affaires », dira le Pr. Boyomo Assala.
Dans son intervention, le Pr. Alawadi Zelao va pour sa part donner un aperçu de la presse publique dans les pays d&rsqu...