Colloque scientifique : débats de haut vol

Après trois premières journées consacrées aux portes ouvertes, activités sportives et aux récompenses, du temps a été accordé à la réflexion.

Les salons du Hilton hotel de Yaoundé ont abrité, jeudi et vendredi derniers, les travaux du colloque scientifique international organisé par la Sopecam, à l’occasion du cinquantenaire de Cameroon Tribune. Thème : Presse publique, pluralisme politique et révolution numérique. Sous la direction scientifique du Pr. Jacques Fame Ndongo, ministre d’Etat, ministre de l’Enseignement supérieur, chancelier des Ordres académiques, des journalistes chevronnés, des universitaires, chercheurs et économistes de haut vol ont confronté leurs idées. Autour de cinq panels, les exposés et échanges ont porté sur la socio-histoire de la presse écrite publique au Cameroun et en Afrique ; la presse écrite publique au défi du pluralisme politique au Cameroun et ailleurs. Et aussi l’impact de la révolution numérique sur la presse écrite ; le style, le langage et les régimes de vérité des entreprises de presse écrite publique ; les contraintes et les promesses de l’entreprise de presse en Afrique. 
Après son propos de bienvenue aux participants, le ministre Joseph LE, Pca de la Sopecam a souligné le contexte nouveau dans lequel évolue la presse de service public aujourd’hui. Les technologies de l’information et de la communication ainsi que l’intelligence artificielle bouleversent sans cesse les approches et les pratiques professionnelles, et remettent en cause les modèles économiques des entreprises de presse qu’il faut alors repenser chaque jour. Dans la riche, dense et instructive leçon inaugurale qui a suivi, le ministre Jacques Fame Ndongo a déclaré ce colloque scientifique d’une acuité, d’une pertinence et d’un intérêt on ne peut plus évident. Pour lui, la question n’est plus, aujourd’hui, de savoir si, entre presse publique ou privée et pouvoir politique pluriel, il y a inféodation, antagonisme, relation collaborative, incestueuse, torrentielle, conflictuelle, servile ou terreur amoureuse. La     seule question qui vaille la peine d’être posée est : le journaliste est-il prêt à faire le saut qualitatif et apparemment terrifiant quoique fascinant vers le numérique total ? Commentant cette leçon inaugurale, le Pr Fabien Nkot, chef de département de science politique à l’Université de Yaoundé II, a posé, s’agissant de la relation entre la presse et la démocratie, l’hypothèse d’un coup d’Etat permanent. Il se demande qui aurait mandaté les journalistes pour tancer les élus, acteurs sociaux, économiques, politiques, culturels, etc., alors qu’ils ne jouissent pas eux-mêmes d’un mandat électif. 
A la suite de ces deux universitaires, les coulisses des premiers pas du journal en 1974 ont été dévoilés par Dr Shey Peter Mabu, Directeur général adjoint de la Sopecam, premier coordonnateur de la rédaction de langue anglaise de Cameroon Tribune. Dans cette première phase du colloque, les responsables des journaux étrangers, invités spéciaux, ont eu l’opportunité de parler de l’expérience de la presse écrite de service publique dans leurs pays respectifs. Karl Dieu Béni Ngrebada, Directeur général de l’Agence centrafricaine de presse, a émis le souhait d’un partenariat entre son pays et le Cameroun afin de relancer la presse d’Etat qui n’existe plus dans son pays. Le Directeur général adjoint chargé des rédactions et des activités d’édition du group...

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