Mandats des députés et conseillers municipaux : des prorogations justifiées

Outre les difficultés économiques, humaines et matérielles évoquées, la décision du président de la République de différer l’organisation de ces élections évite également au Cameroun de s’installer dans un cycle continu d’élections.

Combien coûte l’organisation d’une élection présidentielle au Cameroun ? Le rapport général sur le déroulement de l’élection présidentielle du 7 octobre 2018 rendu public par Elections Cameroon (Elecam) à la suite de l’ensemble du processus, indique que ce sont 22,4 milliards de F qui ont été débloqués pour la circonstance par l’Etat du Cameroun, à travers le ministère des Finances, pour le financement des différentes opérations. Sept ans plus tôt, c’est-à-dire en 2011, le même scrutin avait coûté un peu moins, soit 21 milliards de F. S’agissant des élections législatives et municipales couplées du 9 février 2020, l’enveloppe de l’organisation se chiffrait à 20,4 milliards de F. Pour ce qui est des premières élections régionales du 6 décembre 2020, elles ont coûté à l’Etat la somme de 6,5 milliards de F. Un niveau de dépenses qui pourrait s’expliquer par le caractère indirect de ce scrutin. Bien plus, en dehors de ce qui est appelé « le budget des élections », Elecam a droit, comme c’est le cas chaque année, à une dotation budgétaire pour son fonctionnement. Il faut le dire clairement : l’organisation des élections coûte cher. Ceci dans un contexte où leur organisation est supportée par le Trésor public camerounais. Il faut de ce fait éviter de plonger le Cameroun dans un cycle permanent d’élections, au point de détourner l’attention des populations des autres défis qui sont les leurs et qui ont trait au développement socio-économique du pays. On peut dès lors comprendre la décision du président de la République de différer l’organisation des élections législatives et municipales, et permettre ainsi aux acteurs concernés de travailler à l’organisation de la présidentielle et des régionales au cours de l’année 2025.
Mais au-delà de l’aspect financier, d’autres facteurs sont à prendre en compte pour comprendre la décision des pouvoirs publics camerounais d’opter pour la prorogation des mandats des députés et des conseillers municipaux. Il y a le côté matériel pour la préparation de ces différentes élections. La confection et l’acquisition de ce matériel requièrent du temps et appelle...

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