Canton Bell : hommage à l’honorabilité

Après son décès le 4 juin 2024, les hommages officiels et les cérémonies traditionnelles à Delphine Douala Manga Bell, la reine-mère du canton Bell, du 24 juin au 6 juillet à Douala, avaient un caractère exceptionnel. « Il n’y a pas de rite spécifique à une reine-mère. Mais dans ce cas précis, elle a eu des honneurs particuliers compte tenu de l’aura et de la stature de son défunt mari », explique Pamphile Yobé, ancien secrétaire général du Ngondo, pour qualifier le déploiement pour « Madame Douala Bell », comme l’appelait sa belle-fille, épouse de son fils, Son Altesse Royale Jean-Yves Eboumbou, chef supérieur du canton Bell. En effet, « Sita Delphine » était la veuve du précédent souverain, le Prince René Douala Manga Bell, disparu en 2012. Du vivant de ce dernier, Dame Delphine a contribué au fonctionnement de la chefferie. Par exemple, concernant les gardes royaux, les « Mbidi », elle a aidé à mettre en place un système de transport collectif leur permettant de sortir en nombre aux côtés des chefs et à concevoir des atours permettant de les identifier. Elle a aussi participé à l’élaboration de l’idée du grand Sawa, de Campo à Mamfé. 
Très respectée, les femmes Sawa lui ont témoigné leur respect à travers notamment la procession de lamentations dans les artères du canton Bell au son et au rythme des mikeng (cloches) et des mbaka (claquettes), des instruments traditi...