Circulation des produits toxiques : la mort à portée de main

Quatre morts sur le carreau et une marmite de couscous pointée du doigt. Les enfants d’une même famille, âgés entre 2 et 7 ans sont passés de vie à trépas après avoir consommé cette denrée mélangée aux fongicides. C’était le 6 juillet dernier dans la localité d’Awaé, département de la Mefou-et-Afamba, région du Centre. D’après des sources locales, la farine a été polluée par erreur par l’aînée, 7 ans, qui cuisinait le repas du jour, sa maman étant au champ. L’enfant aurait mélangé le couscous à un pesticide ayant la même texture. Le 22 avril dernier à Bonabéri dans le Littoral, une femme et ses trois enfants perdaient également la vie après des malaises ressentis à la suite d’un repas en famille apparemment contaminé par un raticide. Même cas de figure à Yokadouma dans la région de l’Est l’année dernière. Les populations du village Djemba inhumaient cinq enfants décédés des suites d'un empoisonnement accidentel au pain-chocolat. 
Les cas d’intoxication alimentaire sont légion à travers le pays ces trois dernières années. Régulièrement, la piste de l’empoisonnement accidentel est évoquée. En cause, des produits toxiques, dangereux pour la vie humaine, mal stockés, laissés à la portée d’enfants, ou mal utilisés. Il s’agit, entre autres d’insecticides, pesticides, raticides, herbicides et fongicides. Ils peuvent gravement affecter la santé et entraîner la mort. « Le décès est le résultat de plusieurs facteurs. L’hypotension sévère, les troubles du rythme cardiaque, les complications respiratoires, selon la dose ingérée et le délai entre l’ingestion et la prise en charge de l’intoxiqué », explique Dr Takam, médecin généraliste.
Selon l’Organisation mondiale de la Santé, le nombre annuel d’intoxications par pesticides est estimé entre un et cinq millions, dont plusieurs milliers de cas mortels. Certains pays étant ...