Réconciliation au Zimbabwe : jusqu’où peut aller Mnangagwa ?

Le processus lancé le 14 juillet dernier vise à cicatriser les blessures du massacre de 20 000 civils entre 1983 et 1987, malgré la réticence des familles des victimes.

Le Zimbabwe est à la croisée des chemins. Le pays a entamé le 14 juillet dernier le processus de réconciliation des massacres de Gukurahundi. Cette tragédie survenue dans les années 1980 a vu 20 000 civils de la communauté ndébélé périr, selon un bilan documenté par Amnesty International. Le pouvoir d’alors, tenu d’une main de fer par Robert Mugabe, dépêche dans le Matabeleland la 5e brigade, une unité d’élite, formée par la Corée du Nord pour mâter les fidèles de son rival, Josua Nkomo. L’opération d’une rare violence qui durera de 1983 à 1987 a consisté à boucler la région et à traquer les opposants village après village. Ironie du sort, à l’époque des faits, Emmerson Mnangagwa, l’actuel président, officiait comme ministre de la Sécurité nationale, et était présenté comme l’un des architectes de cette répression. A l’instar de son mentor, il a toujours nié ces accusations.  
Robert Mugabe, arguait qu’il s’agit de « tas de mensonges ». L’ancien et feu président zimbabwéen n’a jamais reconnu ni sa responsabilité, ni présenté des excuses aux victimes, encore moins ouvert une enquête pour faire la lumière sur cette tragédie. Quatre décennies plus tard, les Zimbabwéens restent toujours marqués par ce triste passé. Certains survivants et les proches des victimes de cette tragédie n’ont eu de cesse de réclamer justice et réparations. Cette initiative qu’Emmerson Mnangagwa qualifie de « pèlerinage de guérison » consiste à « rétablir la vérité » afin de guérir ces plaies restées béantes près de 40 ans plus tard. « Aujourd'hui est un moment charnière dans notre histoire. Le jour où nous démontrons qu'en tant que pays, nous sommes capables de résoudre nos conflits en tant que...

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