Le clair-obscur

Au Niger, Burkina Faso, Guinée et Mali, le retour à l’ordre constitutionnel se fait attendre.

Transition tolérée au Niger 
Le 26 juillet 2023, le général Abdourahamane Tiani renverse le président élu Mohamed Bazoum lors d’un coup d’Etat. Il arrive avec une ambition : rompre avec les anciennes alliances et se rapprocher davantage de nouveaux partenaires bilatéraux. Le coup d’Etat est diversement apprécié. Condamnée par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), la vision du nouveau régime militaire trouve la faveur populaire. Le général annonce une transition de trois ans maximum tandis que la menace d'une intervention militaire ouest-africaine plane. Abdourahamane Tiani esquisse un premier calendrier de transition annonçant le lancement d'un dialogue national chargé de formuler des « propositions concrètes sous 30 jours, afin de poser les fondements d'une nouvelle vie constitutionnelle ».
Jusqu’à ce jour, le chef d’Etat déchu refuse de signer sa démission. Son immunité présidentielle a été levée en mi-juin dernier, ouvrant la voie à un procès pour « crime et trahison ». Entre-temps, les relations diplomatiques avec la France se dégradent rapidement, avec un chef de mission expulsé. Quelque 1 500 soldats français vont plier bagage. Même sort pour les soldats américains stationnés à Niamey. France 24 et RFI sont suspendues. En janvier 2024, le Niger annonce sa volonté de quitter la Cedeao, aux côtés du Burkina Faso et du Mali pour former l’Alliance des Etats du Sahel (AES). 


Burkina Faso : des difficultés à organiser les élections
Le capitaine Moussa Traoré qui préside aux destinées du Burkina Faso est arrivé au pouvoir en septembre 2022 en renversant le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba, qui, en janvier de la même année, avait fait tomber Roch Marc Christian Kaboré. Son régime va prolonger sa transition à la tête du pays pour cinq années supplémentaires, selon une charte adoptée le 25 mai 2024 par les participants à des assises nationales à Ouagadougou. La durée de la transition est fixée à compter du 2 juillet 2024. Le président Traoré pourra par ailleurs se présenter à l’élection présidentielle qui marquera la fin de la transition.
Une charte avait été adoptée lors des premières assises nationales, mettant en place un président, un gouvernement, une assemblée législative de transition (ALT) et fixant la durée de la transition à 21 mois. Cette transition devait donc s'achever le 1er juillet 2024, mais à plusieurs reprises, le capitaine Traoré a évoqué des difficultés de tenir des élections au vu du contexte sécuritaire. 


Guinée Conakry : transition « confisquée »
Cela fait déjà trois ans que le Comité national du rassemblement pour le développement (Cnrd), tient les rênes du pouvoir après le putsch qui a fait tomber Alpha Condé en septembre 2021. Jusqu’ici, très peu de lueur de… développement. L’opinion publique, amplifiée p...

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