Europe : la dérive extrémiste

Une douche froide a arrosé l’ensemble du territoire européen au soir du 9 juin 2024. Le verdict des élections parlementaires a consacré une fulgurante ascension de l’Extrême droite. De 79 eurodéputés en 2019, elle trône désormais au Parlement européen grâce à la coalition de centre-droit du Parti populaire européen qui s’est arrogé 188 sièges sur les 720. De l’inédit depuis le 19 mars 1958, date de la tenue de la première session à Strasbourg en France de l'« Assemblée parlementaire européenne» puis, à partir du 30 mars 1962, de «Parlement européen». L’extrême droite est suivie par les Socialistes et démocrates (S&D) de centre-gauche qui ont obtenu 136 sièges au terme de ces européennes. Les Conservateurs et réformistes, une formation politique de droite, se contente pour sa part de 84 députés. A l’issue de ce scrutin, le parti Renouveler l’Europe a obtenu 76 sièges, devant Identité et démocratie, un groupe d’extrême droite, avec 57 députés, et les Verts avec 53. 
A l’analyse, ces résultats indiquent clairement un fort penchant des 360 millions d’électeurs européens pour ces mouvements qui prônent le rejet de l’immigration et du multiculturalisme, l’euroscepticisme, l’hostilité aux religions étrangères et alimentent un discours aux relents de xénophobie. Au détriment des discours modérés et progressistes. Même s’il existe quelques lignes de fracture entre eux. Sur les 27 Etats membres de l’Union européenne (UE), l’Extrême droite trône à la tête des gouvernements italien et hongrois. Alors qu’en France, en Autriche et en Belgique, elle a été première aux européennes. En Finlande et en Slovaquie, cette idéologie est au cœur de l’exécutif. Cette escalade aura à n’en point douter un impact dans la marche de l’UE. Les demandeurs d’asile, les étudiants étrangers et le regroupement familial pour les réfugiés sont la principale cible de ces conservateurs, réfractaires au métissage et nostalgiques de l’âge d’or, qui digè...