« De tels agissements fragilisent la société »

Dans le cadre du confiage d’enfants à des proches, des cas d’abus (agressions sexuelles, brimades, maltraitances…) sont de plus en plus récurrents dans notre société. Qu'est-ce qui peut expliquer cette recrudescence ?
L’encadrement des cadets n’est plus considéré comme une responsabilité collective, mais comme une responsabilité de géniteurs. Nous sommes dans des sociétés où règnent l’individualisme. La progéniture va donc de ce fait être considérée comme celle d’un individu et non celle de la communauté. Or avant, la société avait cette responsabilité d’encadrement de tous les enfants, peu importe qui est leur géniteur. De ce fait, il était difficile de souhaiter malheur à quelqu’un pour qui on porte une affection. Parfois des enfants qu’on place sous la responsabilité d’autres individus se retrouvent dans des situations où ceux qui sont supposés être leurs encadreurs de circonstance, considèrent cette tâche comme une de trop. Alors ils peuvent dans le cadre des interactions avec ces individus, adopter ces attitudes. 

De tels agissements ne sont-ils pas de nature à détruire la confiance au sein de la société ?
De tels comportements ne peuvent que participer à fragiliser la société. Une société qui dure dans le temps est celle qui est normalisée. Alors si on se retrouve dans une société où il n’y a plus de frontière entre ce qui peut être considéré comme acceptable et non acceptable, alors on ouvre la voie à une multitude de normes dans la société. Du coup, une telle société ne peut que verser dans l’anarchie parce qu’il n’y a plus de boussole. Ce type d’actes ne peuvent que créer des tensions au sein des familles et des communautés. Concernant les cas de viols par exemple, quoiqu’on dise, la sexualité est le socle de toute société. C’est à partir de là qu’elle se renouvelle. En agressant sexuellement, il y a un certain nombre de risques qui sont courus. Cet acte peut s’ériger en obstacle à la procréation. Lorsqu’on agresse un organe sexuel t...