Conditions et mode de vie : les racines de l’indigence

Les difficultés autour de l’élaboration du statut de l’artiste, l’inconsistance de l’assiette de perception du droit d’auteur, l’absence de vitrine d’expression et des plans de carrière incertains sont quelques raisons évoquées.

Des artistes dans des voitures de luxe loin des vidéogrammes, habitant des manoirs comme sous d’autres cieux ou encore figurant dans les classements spécialisés pour personnes fortunées, il faudra encore attendre au Cameroun. Bien au contraire, les années s’écoulent, et leurs conditions de vie inquiètent, comme en témoigne la multiplication des détresses sanitaires et des appels à l’aide. Plusieurs facteurs sont régulièrement avancés pour comprendre ce phénomène aux proportions préoccupantes.
Un statut toujours évoqué, toujours attendu
Qui peut être considéré comme artiste aujourd’hui au Cameroun ? Lil Ngono peut-il être considéré comme le collègue de Ben Decca ? Le balafoniste de la chorale du dimanche peut-il le revendiquer ? Ou encore l’auteur de nouvelles à ses heures perdues ? Des questions sans réponse dans notre environnement culturel. Pourtant, la distinction entre artiste professionnel, semi-professionnel et amateur permet de déterminer les droits que peut aspirer chaque catégorie. Des avantages, mais aussi des obligations. Surtout celle d’avoir une réglementation rigoureuse sur la professionnalisation des principaux acteurs, le mécanisme de financement et de prise en charge des artistes en proie à des problèmes de santé. Abordé depuis les États généraux de la Culture en 1991, le statut de l’artiste s’apparente à un serpent de mer. La dernière initiative en date est l’avant-projet de proposition de loi portant statut de l’artiste au Cameroun impulsée en fin d’année dernière par le Groupe de recherche, d’animation culturelle et de critique d’arts du spectacle (Gracas). En attendant le dénouement, le vide juridique persiste sur la place de l’artiste dans notre société.
Droit d’auteur : éternel recommencement
L’année écoulée, les organismes de gestion collective (Ogc) ont organisé quatre répartitions de la redevance du droit d’auteur pour un montant global atteignant le milliard de francs. Malgré cette performance inédite ces dernières années, les résistances et les réticentes ont la peau dure. L’actualité est régulièrement marquée par les protestations des créateurs de l’esprit réclamant le paiement des arriérés à divers usagers récalcitrants. Ce qui n’empêche pas certaines corporations artistiques d’afficher leurs divisions internes. Après les locaux du ministère de la Communication la Crtv les deux dernières semaines précédentes, c’était autour des hôtels La Falaise le 26 août dernier de les voir débarquer en cette veille de rentrée scolaire. Au-delà de l’ignorance feinte ou avérée des usagers en matière d’exploitation des œuvres de l’esprit, le problème de l’élargissement de l’assiette des perceptions reste d’actualité avec des domaines encore sous-explorés.
Des obstacles à la diversification des revenus 
Outre la conception et la ...

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