Financement des soins : on se serre les coudes

L’entourage immédiat des personnes atteintes d’un cancer s’organise souvent en fonction des moyens pour éviter que la dépression et la mort ne les emportent.

Nadège Kamchoua ne rate aucune séance de contrôle. Le monde de cette mère de famille s’effondre en septembre 2014, lorsqu’elle découvre qu’elle est atteinte d’un cancer du sein. La diplômée en communication pense sa vie fichue. Sauf que les siens sont là pour elle. Ses parents en premier. « Depuis le premier jour, ils étaient là. Nous n’imaginions pas ce que cette maladie pourrait nous coûter », raconte-t-elle. Ses parents, ainsi que ses frères et sœurs mettront la main à la poche. Son frère aîné, également chef de famille, décide que tout l’argent attendu viendra de ses frères et sœurs. Argent rassemblé par l’aîné et début du traitement. Après 25 séances coûteuses de radiothérapie à Douala et un suivi pointilleux des recommandations de son oncologue, elle sera débarrassée de la masse installée. Sauf qu’un autre souci va se poser au niveau de son utérus. « On soupçonne une masse au niveau de mon col et il faut en avoir le cœur net. Je suis déjà à plus de deux millions de F entre les examens et le suivi. Après le contrôle d’un spécialiste, la décision tombe : mon utérus et mes ovaires sont supprimés », ajoute-t-elle. Pour cette nouvelle étape, son frère installé en Allemagne prend toutes les dépenses en charge. « Il tenait à aller jusqu’au bout pour moi », raconte Nadège. Après une biopsie des organes enlevés, il n’y a finalement pas de cancer. Début d’une dépression. « Là, au-delà des finances, ma mère et ma sœur jumelle présente au Cameroun m’ont entourée de leur amour. J’ai fait mon deuil et je souffre déjà de maux d’estomac », confesse la résistante face au cancer. Le salaire toujjours payé par son employeur permet aussi à Nadège Kamchoua de tenir. « Tous les hommes me fuient quand ils découvrent mon histoire. Je m’accroche donc à mes enfants, ma famille et ce travail pour encourager les autres femmes à ne pas sombrer », ajoute-t-elle.
Chez Philémon Meyongo, les enfants sont décidés à se serrer les coudes pour que son cancer de la prostate ne l’emporte pas. Flore, sa fille, cadre dans une administration publique à Yaoundé se sacrifie d’ailleurs quand il faut l’accompagner à l’étranger. Le dernier séjour en date remonte à mars 2024 pour un séjour dans un hôpital spécialisé en Inde. « C’est un hôpital de référence est son cancer est en phase avancée. Nous avons donc décidé de mettre les moyens pour ne pas le perdre », explique la dame. Des millions de F y passent aussi...

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