Soudan du Sud : grandes attentes autour de la justice transitionnelle

Les Sud-soudanais rongent leur frein dans l’attente de la mise en place de la justice transitionnelle. Les regards restent tournés vers le président Salva Kiir qui doit signer deux projets de loi devant mettre sur pied cette juridiction. Comme prévu par l’accord signé en 2018 par les belligérants pour mettre un terme à l’insoutenable guerre civile qui a ensanglanté ce pays d’Afrique de l’Est depuis 2013. Outre le partage du pouvoir entre le président sud-soudanais, Salva Kiir, et le leader de l’opposition, Riek Machar, ce pacte prévoit également, en bonne place, la mise sur pied d’une juridiction appelée à faire toute la lumière sur les tristes événements de cette période sombre de l’histoire du Soudan du Sud, dans le but de parvenir au pardon et à une paix durable. 
Après six années d’attente, le parlement a voté, il y a quelques jours, deux projets de loi annonçant l’avènement prochain de cette cour appelée à étudier et à juger les crimes et les abus commis au cours de ces cinq années de barbarie. Plusieurs rapports d’enquête font état de plus de 400 000 victimes allant des tueries de masse à l’enrôlement d’enfants dans les groupes armés en passant par les violences sexuelles et la torture. De quoi redonner espoir aux victimes et à leurs proches ainsi qu’aux défenseurs des droits de l’Homme qui piaffaient d’impatience et inquiéter les auteurs, les exécutants, les complices et les différents soutiens de cette tragédie qui a sorti le jeune Etat de son anonymat pour le propulser négativement aux yeux du monde.  
Pour son fonctionnement, l’institution annoncée aura en son sein trois principaux instruments. La Commission vérité et réconciliation et l’autorité des indemnisations et de...