Retombées attendues : un boulevard pour l’intégration

Installée au carrefour Bongor qui jouxte le marché éponyme, Asta Djopong gère un petit restaurant. Elle se ravitaille en riz, tubercules, pâtes alimentaires et huiles de table au marché de Yagoua. Jusqu’à ce que le nouveau pont sur le Logone soit ouvert à la circulation, le trajet Bongor-Yagoua-Bongor, en temps de météo favorable, lui prend une demi-journée. Comme elle, beaucoup de personnes des deux rives du fleuve Logone effectuent des traversées quotidiennes sur le fleuve Logone à bord de pirogues de fortune appartenant à des particuliers. Le coût du trajet varie entre 5000F et 7 000F selon que la météo est favorable ou non. Le bac qui jadis facilitait la traversée tombait régulièrement en panne. De plus, ces moyens de fortune utilisés pour la traversée causent souvent des pertes importantes en vies humaines et en biens matériels. Selon le préfet du Mayo-Danay, pour les deux dernières années, une demi-douzaine de naufrages ont été enregistrés avec de lourds bilans humains. 
Le nouveau pont sur le fleuve Logone constitue donc un véritable cadeau et une bouée de sauvetage pour les populations de cette zone frontalière en particulier et des deux pays en général. Cet ouvrage construit aux normes internationales en la matière est le troisième point de traversée officielle entre le Cameroun et le Tchad après le pont Ngueli entre Kousseri et N’Djamena et le point de démarcation sur la route sous-régionale Ngaoundéré-Touboro-Mondou. Le Cameroun et le Tchad partagent plus de 1000 km de frontière avec plusieurs points de traversée au niveau desquels s’opèrent les échanges commerciaux et le mouvement des personnes. Certains points de traversée le long de la frontière sont informels et favorisent des flux de biens et de personnes non contrôlés. De manière globale, le nouveau pont va contribuer à l’amélioration du système de transport de la région du bassin du Lac Tchad et promouvoir ainsi l’intégration bilatérale et sous régionale, la densification des points officiels d’échanges sur cette frontière commune et renforcer ainsi la compétitivité économique de la zone transfrontalière des deux pays. 
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