Décès prématuré des fœtus : difficile épreuve pour les couples

Il n’y a rien de plus terrifiant que la perte d’un enfant. Le couple formé par Marianne et Abdoul Ousman installé à Yaoundé ne s’est pas toujours remis de la disparition de leur bébé, il y a un an. Nous sommes en 2023 quand les « futurs parents » attendent un heureux événement. Au mois de juillet, alors enceinte de six mois, Marianne se rend à l’hôpital. « Je ne me sentais pas bien, je n’avais pas mal, mais je sentais qu’il se passait quelque chose d’anormal. A mon arrivée, le médecin m’annonce que c’était fini pour le bébé. C’était assez brutal », explique la jeune dame. Dans cette épreuve, Marianne fait face à la solitude et à une peine que son entourage ne peut comprendre. « Ce n’est pas évident d’en parler à ses proches et ils ne savaient pas comment faire. Tant qu’on ne l’a pas vécu, on ne peut pas savoir ce j’ai traversé. J’ai entendu des réflexions : c’est le premier, c’est normal, ça arrive. Il faut immédiatement essayer d’en avoir un autre. Des remarques qui n’avaient pas de sens », ajoute-t-elle.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’on parle de deuil périnatal lorsque des parents perdent leur bébé entre 22 semaines d’aménorrhée et le septième jour après sa naissance. D’après les spécialistes, il s’agit parfois d’une interruption médicale de grossesse, d’un enfant mort in utero, d’un prématuré qui n’a pas survécu, ou encore d’un décès pendant l’accouchement ou dans les jours qui suivent. Et pour les parents victimes, le deuil périnatal est une véritable épreuve et constitue un traumatisme important, encore assez peu pris en compte par les pouvoirs publics et les personnels de santé. 
Cette réalité douloureuse touche de nombreuses familles et malgré les progrès en matière d’accompagnement, beaucoup de parents se retrouvent isolés face à leur chagrin. « Le deuil périnatal est terriblement douloureux, c’est un drame inhumain, une épreuve insurmontable, une injustice terrifiante. Il frappe de plein fouet ...