Bégaiement : des techniques pour parler sans gêne

Fotso Fokam, 39 ans, enseignant au Lycée bilingue d’Akono, se plonge dans des souvenirs lointains pour se remémorer l’année où il est devenu bègue. Rien de précis ne lui revient à l’esprit. Il sait juste que la cause de son handicap est héréditaire. Ses parents et ses frères sont également bègues. Enseignant depuis 14 ans, ses débuts n’ont pas toujours été faciles. Il est souvent sujet des moqueries de ses élèves. « Parfois, lorsqu’il y a une forte émotion, ça devient difficile pour moi de parler avec fluidité. Parfois, dans ma salle de cours, des élèves peuvent me mettre hors de moi. Et lorsque je veux réagir, je perds mon self-control et je bute sur les mots. Ce qui amène mes élèves à rire de moi. Parfois quand je parle, et qu’un mot ne veut pas sortir, certains veulent m’aider en terminant mes phrases. Tout ça me frustre », explique l’enseignant.  Joint par téléphone ce 21 octobre 2024, Fotso Fokam ne semble pourtant pas avoir des problèmes d’élocution. A travers certaines astuces et techniques, il a su surmonter son handicap. « En général, quand je dois parler en public, je prends quelques secondes pour préparer mon speech. Je construis mon argumentaire, avant de prendre la parole pour ne pas être bloqué. Parfois aussi, j’essaie de parler lentement pour qu’on ne remarque pas que je suis bègue », poursuit-il. 
Bertin K., journaliste, a le même problème. Mais à l’entendre à la radio ou à la télévision, difficile de le croire bègue. Malgré les traitement traditionnels (boire de l’eau dans les feuilles de macabo), rien n’a marché. L’homme a été obligé de vivre avec, et de trouver quelques astuces pour contrôler son élocution. « J’essaie de dominer mon handicap. Quand je fais des émissions à la télévision, je n’écris pas. Une fois que j’ai les noms de mes invités, encore que c’est moi qui bâtis la thématique, je me laisse aller. S’il arrive que ça bloque, j’essaie de contourner ave...