Gaschiga : la jeune fille aux petits soins

Le 21 octobre dernier, la campagne de distribution de 30.000 kits scolaires a été lancée au lycée de Gaschiga. Objectif visé : booster la scolarisation des filles.


108. C’est le nombre de jeunes filles inscrites au lycée de Gaschiga et ayant ont reçu des kits scolaires du Projet d’Autonomisation de la Femme et le Dividende démographique dans le Sahel (Swedd). Ce projet est financé par la Banque mondiale à hauteur de 44 milliards de F environ. Le Swedd se présente donc comme un outil de lutte contre la sous-scolarisation des jeunes filles des régions de l’Adamaoua, du Nord et de l’Extrême-Nord. Les études menées aussi bien par le ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat) que par les départements ministériels en charge du secteur de l’éducation et le ministère de la Promotion de la femme et de la famille (Minproff), concordent sur le décrochage scolaire de la jeune fille. Lors du lancement de la campagne de distribution des kits scolaires, le Dr Mbah Ngami Alphonse Glory, coordonnateur national de ce projet, a expliqué que cette déperdition s’explique par deux principaux facteurs : les mariages précoces et le faible pouvoir d’achat des familles.  Jean Abate Edi’i, gouverneur de la région du Nord, qui présidait cette activité, s’est encore positionné comme un ardent défenseur de la cause de la scolarisation de la jeune fille. Il a souligné qu’une fille bien éduquée est un « plus pour la société ».
Les scores obtenus aux différents examens officiels au titre de l’année scolaire écoulée, au lycée de Demsa à Gaschiga notamment, illustrent le décrochage scolaire. Sur 218 candidats présentés au BEPC, seulement 60 ont été admis. Ce qui donne un pourcentage de 27,52%.  Au Bac, seuls 26 élèves sur 140 candidats ont décroché leur sésame (18,57%). Le probatoire affiche un taux de réussite de 18%, soit 30 reçus sur 166. Bien évidemment la proportion des femmes est infime. Mais, généralement ce sont les filles qui occupent les premières places à ces examens, observe Maha Adam, proviseur de ce lycée qui a un effectif de 1200 apprenants. Tout le paradoxe est donc là ! Le chef d’établissement, en poste depuis 12 ans, tout en reconnaissant le mal, tente de relativiser. « Généralement dans le grand Nord, les élèves disparaissent des écoles vers fin mars- début avril », fait-il remarquer. Il devient donc difficile de les suivre lors de la dernière ligne droite qui mène aux examens. Pour l’année scolaire écoulée, le Swedd, à travers des organisations de mise en œuvre comme le Codas Caritas, a procédé à la sélection des bénéficiaires qui se recrutent au sein des familles vulnérables ou de parents ayant un handicap, puis a organisé des cours de soutien au bénéfice des élèves des classes d’examen. Si les résultats n’ont pas été bons dans le secondaire, dans le primaire en revanche, ils sont intéressants. 
« Plus de 90% des jeunes filles qui suivent ce programme à Gaschiga ont réussi au concours d’entrée en 6e et ont...

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