Sénégal : et maintenant ?

 
Les Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité (Pastef) disposent désormais d’une majorité plus que jamais confortable à l’Assemblée nationale du Sénégal. Selon les résultats officiels provisoires sortis des urnes à l’issue des élections législatives anticipées du 17 novembre dernier, le parti au pouvoir est arrivé en tête dans 47 des 54 circonscriptions électorales du pays et s’est arrogé 132 sièges des 165 de l’hémicycle. Le tandem Diomaye Faye-Ousmane Sonko a abondamment moissonné à Dakar, Diourbel, Mbacké et Thiès, les grands bassins d’électeurs qui ont amplifié leur soutien par rapport à la présidentielle du 24 mars 2024. Le duo de choc a également bénéficié du basculement dans sa nasse des bastions de l’ancien président, Macky Sall, à l’instar des départements de Foundiougne, Fatick et Dagna.
Par ce raz-de-marée, le Pastef confirme sa suprématie comme parti leader sur la scène politique sénégalaise, empêchant ainsi un retour triomphal de Macky Sall dans cette arène. La coalition d’opposition Takku Wallu dirigée par l’ancien chef de l’Etat et qui comprenait en son sein le Parti démocratique sénégalais (PDS) de son prédécesseur Abdoulaye Wade, arrive loin en deuxième position avec 16 maigres sièges. Retranché au Maroc depuis avril dernier où il battait campagne, l’ancien chef d’Etat, bien qu’élu député, ne siègera malheureusement pas à l’hémicycle et devra céder son écharpe à son suppléant. Son retour au pays étant désormais incertain d’autant plus que le Premier ministre, Ousmane Sonko, a déclaré que Macky Sall pourrait faire l’objet de poursuites devant la Haute Cour de justice pour haute trahison.
Les législatives anticipées sont désormais dans le rétroviseur et le plus dur commence pour le Pastef. Le parti au pouvoir a à l’horizon la matérialisation de son programme dit de « rupture »...