Mangando 2024 : le don de soi en partage

Deux chefs de clan à l’honneur lors de cette 3e édition de « Mangando », comédie musicale traditionnelle et danses contemporaines mise en scène par Michèle Esso, promotrice de « Mangando » : Eyum Ebele, ancêtre éponyme du canton Deido, et Rudolf Douala Manga Bell, figure emblématique du canton Bell. Cette comédie musicale présentée vendredi a plongé les invités et le public place de la Besseke (Akwa) dans les épisodes à la fois glorieux et douloureux de ces personnages emblématiques. Eyum Ebele a été fusillé en 1876, pour sauver la vie d’un de ses jeunes princes dont l’esclave avait involontairement tué un fils Deido. Rudolf Douala Manga Bell a quant à lui été pendu en 1914 pour haute trahison. Il s’était opposé aux Allemands qui, non seulement ne respectaient pas les clauses du Traité germano-Douala et se livraient à des atrocités, mais aussi accaparaient les terres de son peuple.
La comédie musicale a également mis en lumière Adolphe Lotin Same, pasteur baptiste et premier leader nationaliste de l’époque coloniale française. « Il est important de parler de notre histoire, de la raconter. Nous n’avons pas eu la chance de croiser cette histoire sur le chemin de l’école. Mais je pense que ce n’est pas perdu », a souligné Michèle Esso. 
La représentation s’est articulée autour de huit comédies principales portant sur différentes situations ayant marqué la vie des héros. Avec en lever de rideau, une balade d’échassiers représentant les ombres des moments difficiles « C’est pour moi un grand honneur de prester devant toutes ces personnalités. Ça me fait chaud au cœur de contribuer à la promotion de notre culture. Si tu ne sais pas d’où tu sors, où tu es, tu ne sauras pas où tu vas », a déclaré Corine Josiane Kamùeni, unique fille du groupe d’échassiers. Il y a également eu le passage des cracheurs de feu auxquels se sont ajoutés des porteurs de lumière, créant une scène illuminée symbolisant l&rs...