Recrudescence des enlèvements : l’arme de la vigilance

Il ne se passe pratiquement plus un jour sans qu’on ne parle de disparition d’enfant ou d’adulte sur les réseaux sociaux ou dans les journaux. Le phénomène prend parfois des proportions tragiques.

Les parents de la petite Orphée, 5 ans, réclament toujours la justice. Disparue le 29 août dernier dans la ville de Douala, alors qu’elle jouait avec ses frères dans la cour de la maison, elle a été retrouvée quelques heures plus tard dans un immeuble en construction non loin de sa résidence, baignant dans une mare d’eau. Après une autopsie, il a été révélé que la petite avait subi plusieurs sévices sexuels avant de mourir. Les parents, jusqu’à ce jour inconsolables, ne trouvent pas le sommeil. Ils recherchent avec l’appui de la justice, le coupable de cet acte horrible. Le 29 novembre dernier, trois mois après l’assassinat de Orphée, un hommage lui a été rendu. Familles, amis, et proches du couple Bissossolo, sont allés déposer des bougies à l’entrée de cet immeuble au triste souvenir. Aujourd’hui Orphée n’est plus. Elle s’ajoute ainsi à la longue liste d’enfants et adultes disparus ces derniers mois. Certains tués, d’autres enlevés et violés. Les plus chanceux, grâce à un geste d’inattention de leur bourreau, ou par pitié de ces derniers, ont pu s’échapper ou ont été relâchés. 
A Yaoundé, le 20 novembre dernier, c’est devant l’entrée de l’Université de Yaoundé I que Eugenie T., 20 ans, étudiante, est enlevée. Elle croit pourtant prendre un taxi qui va la conduire chez elle au quartier Omnisports. Mais cette dernière va vivre un cauchemar, lorsque sa destination est déroutée et les passagers à bord se révèlent être des bandits. Elle est étouffée avec un produit toxique et emmenée dans une habitation abandonnée. A son réveil, son ravisseur lui annonce qu’elle fera l’objet d’un crime rituel. Selon les explications de cette dernière, un coup de fil du commanditaire la sauve. Il est demandé à son ravisseur de la libérer. Mais avant, cet homme va s’assurer de la rendre aveugle avec un produit qu’il va verser sur son visage. La substance va atteindre son œil gauche, dont elle va perdre l’usage. Elle est ensuite ligotée et transportée vers 2h du matin et jetée au quartier Mimboman dans la broussaille. Elle réussit à se traîner jusqu’au domicile de son frère aîné vivant dans la zone. Si Eugénie s’en est tirée, il en n’est pas de même pour la onzaine de conducteurs de taxi du Syndicat des chauffeurs du Cameroun. Le président, Mouncherou Amadou est à bout. Déjà 11 chauffeurs qu’il perd en deux mois. Ceux-ci sont été enlevés agressés et tués. Le 3 octobre dernier, au cours d’une conférence de presse des responsables du Groupement des transporteurs terrestres du Cameroun (GTTC) à Yaoundé. Mouncherou, la gorge nouée, lance l’alerte. Les agresseurs rô...

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