Alternance pacifique en Afrique : ces élégantes transitions…
- Par Gregoire DJARMAILA
- 30 déc. 2024 12:48
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Contrairement aux années précédentes où l’alternance s’est passée au bout des baïonnettes ou à travers des élections problématiques dans plusieurs pays, en 2024, le Sénégal, le Botswana, le Ghana et l’Ile Maurice ont servi d’exemple de transition pacifiqu
Avec les coups de force qui ont eu lieu dans une demi-douzaine de pays africains ces dernières années et qui ont vu les militaires s’emparer de la magistrature suprême, les afro-pessimistes avaient déjà conclu à un retour en force des vieux démons et à une remilitarisation du pouvoir. Malgré la récurrence des élections contestées débouchant parfois sur des victoires douteuses ou violentes, l’on a assisté en 2024 à des transitions « élégantes » dans certains pays du continent. Pour les douze mois qui s’achèvent, le calendrier électoral était quelque peu chargé avec 19 pays où étaient prévues des élections présidentielles ou générales. En dehors des pays de l’Alliance des Etats du Sahel, de la Guinée, du Soudan Sud où des élections ont été reportées sine die pour des raisons sécuritaires, une dizaine de pays africains s’est frottée au jeu démocratique et électoral en 2024 avec des présidents sortants qui ont mis en jeu leurs mandats. Si aux Comores, au Tchad, au Rwanda, au Mozambique, en Algérie, en Tunisie, les scrutins ayant opposé les tenants du pouvoir à leurs challengers ont été quelque peu agitées ou tendues, le Sénégal, le Botswana, le Ghana, l’Ile Maurice et dans une moindre mesure la Namibie ont donné des raisons d’espérer sur la possibilité de la transition pacifique en Afrique. Au terme de ces douze mois remarquables, l’on aura assisté à cinq transferts pacifiques de pouvoir - plus que jamais auparavant.
Malgré une fièvre préélectorale très surchauffée, le Sénégal créditée d’une longue tradition démocratique n’a pas dérogé à la règle. A l’issue du scrutin palpitant du 24 mars 2024, le président sortant s’est retiré après avoir tenté, de guerre lasse, de reporter les élections. Macky Sall a été accusé à tort ou à raison, de torpiller le processus électoral dans l’optique de briguer un troisième mandat. La dissolution du parti des « Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité » (Pastef) et l’emprisonnement de ses principaux leaders (libérés sous la pression de la rue) n’ont pas empêché la victoire dès le premier tour de son candidat, Bassirou Diomaye Faye, au soir du 24 mars 2024. Et le 2 avril 2024, la communauté internationale a assisté à une admirable passation de pouvoir entre le président sortant et celui qui sera le 5ème président du Sénégal depuis l’indépendance du pays.
Au Botswana, c’est également un homme neuf qui prend les commandes. Ce pays enclavé de l’Afrique australe, peuplé de 2,6 millions d’habitants a vécu le 4 novembre un moment mémorable de son histoire avec la passation pacifique du pouvoir entre le président sortant, Mokgweetsi Masisi et le premier président issu de l’opposition, Duma Boko. Le Parti démocratique du Botswana (Bdp), au pouvoir depuis son indépendance en 1966, a subi ainsi une véritable bérézina électorale lors des élections générales du 30 octobre 2024. En plus de perdre le pouvoir, le BDP est passé de 38 sièges sur les 69 que compte le parlement à une quasi-disparition. Les r...
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