Corruption : la bataille à ne pas perdre

Les derniers chiffres rendus publics le 26 septembre 2024 par la Commission nationale anti-corruption (Conac), dans le cadre de son rapport annuel 2023 sur l’état de la lutte contre ce fléau ont de quoi inquiéter. Pour cette seule année, l’Etat du Cameroun a perdu plus de 114 milliards de F. Un chiffre qui a explosé par rapport à ce qui a été observé l’année précédente où le manque à gagner était d’un peu plus de 4 milliards de F. Soit une différence de plus de 109 milliards de F. Certains secteurs ont été mentionnés dans le document rendu public par l’équipe du Rév Dr Dieudonné Massi Gams : éducation, transports, d’autres pans de l’administration publique. Dans son message de fin d’année 2024 à ses compatriotes, le président de la République a également pointé du doigt le secteur foncier « où certaines dérives ont été constatées ». Les exemples en la matière sont légions ces derniers mois. Entre décisions d’attribution de certaines parcelles du domaine public et contre-décisions sur les mêmes parcelles, les Camerounais ont été abondamment servis.
Lorsqu’il procédait le 8 octobre 2011 à la pose de la première pierre du complexe industrialo-portuaire de Kribi, le président Paul Biya avait eu des mots assez durs contre ces prévaricateurs de la fortune publique, sortant du reste de la pondération qu’on lui connaît : « Dites-vous bien que lorsqu’une personne vole l’Etat, ce n’est pas seulement l’Etat qu’elle vole, mais que c’est chacun d’entre nous qui est dépossédé ! » avait-il alors déclaré. La corruption et les détournements de deniers publics sont un véritable frein au développement d’un pays. Et le Cameroun en souffre abondamment. Peu d’investisseurs sérieux accepteraient de venir engager leurs ressources dans un environnement qu’ils savent polluer par la corruption qui devient ainsi un frein à la sécurité juridique des investissements. Les 114 milliards de F qui en 2024, ont pris des chemins autres que les caisses publiques auraient pu servir dans l’amélioration des conditions de vie des populations. En évoquant l’état désastreux du réseau routier national, le président de la République a fait état de la rareté des ressources financières comme l’une des causes de cette situation. 114 milliards de F auraient pu donner une nouvelle allure à certaines de nos grandes métropoles qui ont depuis perdu de leur lustre, et même à certains de nos axes routiers sur lesquels de nombreux Camero...

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