An 40 du Rdpc, élection présidentielle : Jean Nkuete parle

Né des cendres de l’Union nationale camerounaise (Unc), le 24 mars 1985 à Bamenda, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) aura 40 ans lundi prochain. Une célébration qui intervient dans un contexte particulier : ce parti comme les autres, se prépare à faire face à la prochaine élection présidentielle. On peut dès lors comprendre le thème choisi par le Comité central pour cette célébration : « Tenons-nous prêts, derrière le président Paul Biya, à relever le défi de la victoire nette, transparente et sans bavure du candidat du Rdpc à l’élection présidentielle ». En clair, et pour ceux qui en doutaient encore, cette formation politique ne se pose plus de question sur sa participation à ce scrutin. Au siège du parti sur les bords du lac municipal à Yaoundé, l’on affiche une certaine sérénité qui tranche avec le débat autour de cette participation. Mais pour le secrétaire général du Comité central, Jean Nkuete, ce débat n’a pas de raison d’être. Les manifestations attendues lundi prochain au sein des 360 sections réparties sur l’ensemble du territoire et les 17 de l’étranger se présentent ainsi pour les militants comme l’occasion d’une première démonstration de force, en attendant la campagne électorale proprement dite.  
Le parti entend ainsi profiter de son implantation sur l’ensemble du territoire national pour célébrer avec faste, ses 40 ans. Une célébration qui ne viendra pas occulter le maillage du territoire national pas les équipes des structures de base mobilisées depuis plusieurs mois, voire plus, pour les opérations d’inscription sur les listes électorales.
En exclusivité pour CT, Jean Nkuete a accepté, à l’occasion de ce 40e anniversaire, d’évoquer pour nos lecteurs, les sujets à l’ordre du jour qui interpellent le Rdpc. Le secrétaire général du Comité central du Rdpc n’élude aucune question : le bilan de cette formation politique restée depuis en tête au sein de toutes les institutions (Parlement, conseils régionaux, conseils municipaux…). Face au débat sur une éventuelle candidature du président national du Rdpc, par ailleurs président de la République actuel, le secrétaire général a choisi de couper court aux spéculations en rappelant les dispositions des textes de base du Parti qui en font le candidat du Rdpc à ce scrutin majeur de la vie nationale. Les attentes de la base du parti, issue des opérations de renouvellement des organes de base de 2021 sur l’organisation d’un congrès du parti qui permettrait une redistribution des cartes au sein du Comité central ou du Bureau politique n’ont pas été oubliées. Le dernier remontant à 2011 et les instances dirigeantes actuelles ayant vu leurs mandats prorogés à l’issue d’une réunion du Bureau politique présidée au Palais de l’Unité le 3 novembre 2016 par le président national, Paul Biya.

Monsieur le Vice-Premier ministre, le Rassemblement démocratique du Peuple camerounais (RDPC) célèbre cette année son 40e anniversaire. Comment se porte le Parti au moment où s’annonce cette célébration ?
Avant de répondre à votre question, permettez-moi de saisir l’occasion que m’offre cette interview dans votre prestigieux journal pour exprimer notre reconnaissance infinie au chef de l’Etat, Son Excellence Paul Biya pour l’intuition lumineuse qu’il a eue de créer le Rassemblement démocratique du Peuple camerounais à Bamenda, afin de porter le Renouveau et de le soutenir dans l’accomplissement de son fabuleux destin. Nous en profitons également pour rendre hommage à tous nos compatriotes qui, à un titre ou à un autre,  ont contribué et contribuent à faire du RDPC la principale force politique du Cameroun, par leur engagement, leur fidélité, leur loyauté et leur dynamisme. 
Alors vous me demandez comment se porte le RDPC en cette quarantième année de son existence. Je vous dirai que la réponse me semble évidente pour tout observateur sérieux. En tout cas, au moment où nous nous apprêtons à célébrer le jubilé de ses 40 ans, le Rassemblement démocratique du Peuple camerounais (RDPC) ne cesse de conforter son leadership dans l’espace politique national et international. Nous sommes debout et en activité permanente. Nous nous déployons dans le cadre des responsabilités constitutionnelles normalement dévolues aux partis politiques, mais aussi, bien évidemment, conformément à la vision de la société qui est la nôtre, en soutien aux institutions de la République, des personnes qui les incarnent, au premier rang desquelles le président de la République, chef de l’Etat, Son Excellence Paul Biya qui se trouve être, par bonheur, président national de notre Parti.
Il est bon de relever que grâce à son important maillage territorial et à ses fortes fortes majorités au Parlement, dans les Conseils municipaux et dans les Conseils régionaux, le RDPC continue à incarner la représentativité populaire au Cameroun. Faut-il encore indiquer que notre engagement constant à soutenir le gouvernement dans ses missions difficiles mais nobles, surtout l’amélioration des conditions de vie de nos compatriotes, témoignent de notre rôle central dans le pays ? 
Mais, voyez-vous, le RDPC ne se contente pas  de participer à la vie politique nationale. Il développe une vison claire et préconise une dynamique positive et un renouveau permanent du vécu social, du vivre ensemble et du développement national, avec pour fondements la paix, l’unité et l’intégration nationales, la stabilité et l’intérêt supérieur de notre pays et pour objectif principal l’amélioration continue de la qualité de vie des populations.
Voilà comment se porte le RDPC aujourd’hui. Comme une formation politique en qui la majorité de nos compatriotes continue à faire confiance. Comme une formation politique d’expérience qui joue pleinement son rôle, sans fanfaronnade, en contribuant avec responsabilité au débat démocratique, en veillant sans cesse à la préservation de la cohésion sociale et d’un climat de paix dans un Cameroun en perpétuelle évolution.

Quel bilan faites-vous des 40 années d’existence ?
Votre première question sur l’état du RDPC m’a permis d’amorcer une esquisse de ce bilan. J’ajouterai quelques éléments complémentaires pour rappeler ce que j’ai écrit dans ma dernière circulaire relative à la célébration des 40 ans du RDPC. J’y relevais qu’en 40 ans d’existence, nous avons indéniablement traversé des périodes de grandes satisfactions mais aussi des moments difficiles. Ce qui est du reste tout à fait naturel. Nous n’avons jamais cherché à occulter cette réalité, ce d’autant plus que chacune des épreuves traversées a contribué au renforcement de notre engagement, notre solidarité,  notre résilience et notre détermination.
Ce bilan, nous le construisons chaque jour avec nos militantes, nos militants, nos responsables et nos structures. Nous avons su maintenir le cap grâce à notre grande capacité d’introspection et d’adaptation aux évolutions de l’environnement national. Ce processus de mise à jour continue et de prospective nous permet de demeurer fidèles à nous-mêmes tout en répondant aux attentes légitimes de nos compatriotes et de l’époque. 
Les résultats de ces efforts sont tangibles et visibles. Nous n’avons pas besoin de multiplier les chiffres pour prouver notre poids politique, notre présence sur le terrain et notre contribution positive dans les institutions représentatives. Naturellement, notre bilan c’est également notre engagement tenace, soutenu, inoxydable pour la paix, le vivre-ensemble et la promotion de l’unité nationale dont nous sommes de farouches combattants depuis quarante ans. 
Enfin, il faut lire notre bilan à travers notre engagement dans la préparation de l’avenir, tant il est vrai que la question posée par le président de la République Son Excellence Paul Biya, à savoir, « quel Cameroun voulons-nous pour nos enfants ? » est toujours d’actualité. Et bien ! 40 ans après, le RDPC se définit, mieux qu’hier, comme le Parti de l’espoir des Camerounaises et des Camerounais. Parce qu’il est  le seul parti qui offre à nos compatriotes, aux jeunes, aux femmes et aux autres catégories sociales, des chances concrètes, des opportunités réelles, et les moyens d’envisager un avenir serein et prometteur.
Bien évidemment, ce bilan, nous le devons à la lucidité, à la clairvoyance, à la sagesse, à la sagacité et à l’expérience de notre guide, le Président National Paul BIYA.

C’est une commémoration qui intervient à la veille de l’élection présidentielle pour laquelle on note déjà une certaine effervescence. Dans ce contexte particulier, que prévoit votre programme en termes de manifestions ? 
Comme je viens de l’indiquer, le RDPC est en activité permanente. Il est toujours au travail. Bref, ça bouge tout le temps dans les 360 sections réparties sur l’ensemble du territoire national et les 17 sections extérieures. Il s’y passe toujours quelque chose chaque jour, tant en ce qui concerne l’animation, les contacts de proximité, la formation politique, que du point de vue de l’information, de l’encadrement économique et de la lutte contre la désinformation.
Au demeurant, notre patriotisme nous impose une vigilance constante face à la violence qui cherche à perturber notre unité nationale. Au sein du Parti, des mesures sont prises pour intensifier notre engagement à préserver la paix et à renforcer notre contribution à la stabilité du pays. Le RDPC est donc toujours en action, dans une démarche proactive et résolue.
S’agissant plus précisément de la préparation des élections, elle fait partie des invariants de nos programmes d’activités, et elle connait une inflexion et une intensification en temps opportun. C’est ainsi que nous avons mis en place un programme spécial de préparation de l’élection présidentielle dont la mobilisation en vue des inscriptions sur les listes électorales est un élément déterminant. Il ne vous a pas échappé que le RDPC a été le premier parti politique à s’intéresser à cette question il y a bien longtemps. D’autres actions spéciales sont en cours. 
Bref, nous déployons notre dynamique électorale selon notre vision et je peux vous révéler que nous nous mettons au travail dès la fin de chaque élection. Nous sommes donc résolument sur le terrain et à l’ouvrage, malheureusement pour vous, sans tambour ni trompette… 

En lien avec la présidentielle, et alors que les autres partis politiques affichent leurs ambitions, le RDPC reste pour l’instant silencieux. A quand votre entrée en scène ?
J’entends ce discours qui prétend que le RDPC est silencieux comme vous le dites, et donc probablement absent. Voyons ! De quel RDPC parlez-vous ? Non, évidemment. Le RDPC n’est pas silencieux, il est sérieux. Il n’est pas absent, il est au travail. Il ne s’agite pas, il agit. 
Il est vrai que dans cette société dite de l’information, l’on a tendance à confondre l’agitation avec l’action. Je rappelle que l’agitation relève de manifestations sporadiques et périodiques, tandis que l’action est une démarche permanente, programmatique, réfléchie, soumise à une évaluation, portée vers l’atteinte des objectifs et la réalisation des performances. Le RDPC est donc un parti d’action et non d’agitation. Ce qui est d’ailleurs de l’ordre de sa nature et de sa posture.  
Il ne m’a pas échappé non plus que votre question fait également allusion à notre présence sur les réseaux sociaux. Oui, nous sommes présents sur les réseaux sociaux. Mais pas pour faire de la désinformation, inciter à la haine entre les communautés ou à la déstabilisation des institutions. Nous y sommes pour informer, pour construire, pour rassembler, pour montrer le visage de notre pays tel qu’il est et  que certains refusent de voir. 
En somme nous sommes un parti de terrain, un parti du réel et non du virtuel, parce que nous privilégions le contact avec nos compatriotes dans leurs lieux de vie pour mieux les entendre, écouter et dialoguer avec eux. 
Dois-je vous rappeler que la politique n’est pas un amusement, et que l’élection présidentielle est un moment extrêmement important pour notre nation ? 
Nous ne sommes pas silencieux. Nous agissons avec le sérieux, la gravité et la sérénité que la situation impose...

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