Cuisine interne : des chocs divers au menu

La vie au sein du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) n’a jamais été un long fleuve tranquille. Car, malgré ses multiples succès lors de différentes élections, le parti a souvent dû faire face à des secousses internes, en plus de l’adversité imposée par les autres forces politiques. Pour les cas les plus récents, l’on pourrait évoquer le renouvellement des bureaux des organes de base entre les mois d’août et septembre 2021. Des scènes de violence dans plusieurs sections avaient émaillé l’opération, certains militants contestant les résultats des urnes à l’issue de ces joutes électorales internes. L’incendie de la résidence du sous-préfet de l’arrondissement de Bengbis, dans le Dja-et-Lobo, région du Sud, pris à partie par quelques perdants, suffit à mesurer la gravité de la situation à l’époque. Ces débordements ont donné du grain à moudre à l’opposition. Environ un an plus tard, le secrétaire général du parti avait effectué une tournée dans certaines régions pour remobiliser les troupes et en appeler au resserrement des rangs.
Plus loin dans le rétroviseur du temps, à partir de 2001, il naît un conflit entre des militants dits « modernistes » et d’autres qualifiés de « conservateurs » par la presse. Les premiers, conduits, entre autres, par Pierre Mila Assouté, ancien député et membre du Comité central à l’époque, demandaient une organisation régulière des congrès, l’instauration des primaires internes pour chaque élection, y compris pour la présidentielle, ainsi que la prise en compte de l’éthique. Ils commettent à cet effet un document intitulé « Manifeste pour la modernisation effective du Rdpc ». Le second groupe a toujours rappelé, de son côté, que le Rdpc fonctionne selon ses statuts. Ajoutant que le parti est doté d’organes de gestion avec des attributions bien précises, dont certaines leur permettent de prendre un certain type de dé...