« Nous devons sortir des sentiers battus »
- Par Yvette Mbassi
- 05 Dec 2025 12:21
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Benjamin Nwall, Fellow Chartered of The Chartered Institute of Personnel and Development (FCIPD), Expert en gestion du capital humain et Ceo du cabinet BLISS Sarl.
Chaque année, des milliers de jeunes frappent aux portes de l’emploi au Cameroun et rencontrent de nombreux freins face au marché du travail. Entre autres, des diplômes et profils ne correspondant pas aux besoins du marché, manque de compétences et d’atouts. Comment ce septennat peut-il être mis à profit pour lever ces blocages ?
Ce septennat doit être celui des solutions concrètes et nous préconisons des actions visant à :
Adapter les diplômes aux besoins du marché : par un système de veille et de prévision pour identifier les métiers en demande. Par le développement des formations professionnalisantes dans les secteurs porteurs (numérique, agro-industrie, énergies renouvelables, santé, finance, transport, industrie), avec un appui fort du Fonds National de l’Emploi pour la formation continue.
Renforcer les compétences entrepreneuriales : Les jeunes doivent apprendre à créer et gérer une entreprise. Des programmes de mentorat et des ressources (formations, conseils, financements) sont indispensables pour développer leurs capacités.
Valoriser les atouts des jeunes : Communication, présentation, stages et volontariat doivent être encouragés pour transformer les jeunes en forces de proposition. La création de réseaux professionnels est essentielle pour multiplier les opportunités pour eux.
Soutenir l’emploi et l’insertion : Des incitations fiscales pour les entreprises qui recrutent des jeunes, des programmes de soutien à l’emploi et une meilleure diffusion de l’information dans les écoles et universités sont nécessaires pour faciliter l’accès au marché du travail.
Avec un plan d’action basé sur anticipation, compétences, valorisation et soutien, le Cameroun peut lever les blocages et offrir aux jeunes une insertion durable dans le marché de l’emploi. Nous devons sortir des sentiers battus.
Quels sont, à votre avis, les leviers d’accompagnement à activer pour encadrer et insérer les jeunes plus durablement sur le marché du travail ?
Il existe 5 leviers pour une insertion durable dans un marché de l’emploi en évolution rapide :
Accompagnement individualisé : avec des Conseillers d’orientation, du coaching et du mentorat les jeunes doivent être guidés et ceci dès le secondaire pour définir leurs objectifs et bâtir un plan d’action réaliste.
Formations et compétences : Des formations professionnalisantes, des stages et apprentissages, ainsi que le développement des compétences numériques sont indispensables pour répondre aux besoins du marché.
Soutien à l’emploi et à l’entrepreneuriat : Il faut fournir des outils pour la recherche d’emploi, accompagner la création d’entreprises et faciliter l’insertion professionnelle.
: Les jeunes doivent pouvoir compter sur des partenariats avec les entreprises, des réseaux de professionnels et la collaboration avec des institutions nationales et internationales.
Suivi et évaluation : Un système de suivi et d’évaluation est nécessaire pour mesurer les résultats, ajuster les stratégies et garantir l’efficacité des programmes.
Ces dernières années, le gouvernement a multiplié les annonces et initiatives en faveur des jeunes et des étudiants. Mais beaucoup dénoncent des systèmes de réseautage et « tuyaux » ne permettant pas l’accès équitable à l’information sur les recrutements et l’ouverture de postes dans les entreprises, les administrations. Comment régler cette question pour que chaque jeune méritant puisse se caser quelque part sans intervention extérieure ?
Pour garantir l’équité dans l’accès aux recrutements et éviter les « tuyaux » et réseaux informels qui privent certains jeunes d’opportunités. Nous proposons : la création d’un portail unique regroupant toutes les offres d’emploi publiques et privées ; la diffusion des annonces via les médias, les réseaux sociaux et en langues locales pour toucher un public plus large ; une réforme du processus de recrutement avec des critères clairs, transparents et audités ; une sensibilisation des jeunes à l’importance de l’équité et une éducation sur les compétences attendues.
Il y a aussi ce problème d’inadéquation formation – emploi et donc notre système éducatif est accusé de former des chômeurs. Que doit-on y revoir ?
Le problème de l'inadéquation formation-emploi est un défi majeur pour les systèmes éducatifs et les économies. Il faut Repenser le système éducatif pour réformer l’école et l’université et éviter de « former éternellement des chômeurs ». Les axes d’action sont :
Mener des études de marché régulières pour adapter les programmes aux besoins réels.
Intégrer dans les programmes les compétences transversales comme la communication, la créativité et la résolution de problèmes.
Développer la formation professionnelle et l’alternance pour faciliter la transition école–emploi.
Introduire formellement l’entrepreneuriat dans les cursus, avec incubateurs et mentors pour encourager l’auto-emploi.
Suivre et évaluer continuellement les programmes éducatifs, en partenariat avec les employeurs.
L’entrepreneuriat est souvent présenté comme un des leviers pour lutter contre le chômage des jeunes. Est-ce réaliste quand on sait que la plupart des jeunes sont confrontés aux difficultés d’accès aux financements, aussi créatifs soient-ils ?
« Oui, oui et oui, l’entrepreneuriat est une solution pour réduire le chômage, voire l’annuler ». Mais l’accès aux financements reste le principal frein pour les jeunes, aussi créatifs soient-ils. Il faut agir à trois niveaux :
Des financements adaptés par la création d’une banque de développement dédiée aux jeunes entrepreneurs, un fonds de garantie pour sécuriser les prêts, et le recours au crowdfunding. Des partenariats avec les institutions financières permettraient aussi de proposer des services bancaires sur mesure ;
Des procédures simplifiées pour lever les blocages administratifs, avec la création d’un guichet unique spécial jeunes, des déclarations en ligne et la simplification des démarches. Des formations et un accompagnement sont nécessaires pour aider les jeunes à naviguer dans ces procédures ;
Des avantages fiscaux par des exonérations d’impôts pendant cinq ans, des réductions de taux d’imposition et des crédits d’impôt pour encourager l’investissement sans oublier la simplification des procédures fiscales.
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