Le Mvet : Musique, parole sacrée et art traditionnel
- Par Yvette Mbassi
- 11 Dec 2025 12:28
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Le patrimoine culturel, rentré au panthéon de l’Unesco hier, est un ensemble multifonctionnel servant de vecteur d’expression spirituelle, sociale et philosophique.
Il est aux Ekang d’Afrique centrale, ce que l’Illiade et l’Odyssée sont aux Grecs. Ou encore l’Eneide aux Latins. Lui, c’est le Mvet. Un ensemble multifonctionnel revêtant trois rôles essentiels. D’abord, il s’agit d’un instrument de musique aux allures de harpe-cithare, fait à base de calebasses, de bambous, de cordes et de fil de pêche ou de fer. Ensuite, il incarne la parole sacrée représentée par les récits héroïques que déclame un barde appelé « Mbômo-Mvet » (joueur/conteur du Mvet). Selon les experts, le joueur de Mvet peut entrer en transe et communiquer avec les ancêtres. Enfin, le Mvet est un art traditionnel profondément enraciné dans la culture du peuple Ekang. Il a une fonction ludique et rituelle.
Selon les écrits de Samuel-Martin Eno Belinga, poète, musicologue de regrettée mémoire, « utilisé lors de cérémonies telles que les retraits de deuil ou des représentations dans un corps de garde, le Mvet est souvent accompagné de récits épiques, de chants et de leçons de vie. » Cette forme de littérature traditionnelle remonte à des temps immémoriaux. Le Mvet relate les exploits et les hauts faits d’une race divine, celle des Ekang. Sur ce fonds traditionnel, les « Mbômo-Mvet », à la manière des griots ou des troubadours, apportent leur part d’interprétation artistique. Le texte incorpore des éléments propres à toucher l’auditoire : satire, improvisations, lyrisme. « Ces récits, transmis de génération en génération, relatent des épopées de héros mythiques, des combats et des valeurs fondamentales telles que le courage, l’honneur et la solidarité. Joué par les « Bembômo-Mvet », véritables gardiens de la mémoire collective, le Mvet remplit une fonction éducative et initiatique. Il constitue un pilier de l’identité culturelle Ekang, alliant symbolisme, fierté et héritage vivant », explique celui qui a œuvré à traduire l’un des plus grands « Mbômo-Mvet » du Sud du pays : Daniel Osomo Meva’a. Son récit a donné lieu au livre « L’épopée camerounaise Mvet, Moneblum ou l’Homme Bleu », en édition bilingue.
Selon la légende, à l’origine, un grand initié, Oyono Ada Ngono, révéla le Mve...
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