Mayo-Darlé: à la recherche du lustre d’antan

Jadis prospère grâce à l’exploitation de ses minerais, la localité s’urbanisant à l’ombre de Banyo et de Bankim,  prend un nouvel essor.

Localité du département du Mayo-Banyo, Mayo-Darlé a été rendue populaire grâce à son célèbre gisement  d’or et d’étain. Dans les programmes de géographie, à l’école primaire, beaucoup d’élèves ont étudié une leçon qui avait trait au  minerai de Mayo-Darlé. La ressource minérale (l’étain) a été exploitée lors des années 60 et 70. La ville doit sa naissance à cette mine, qui attirait les populations venant de tous les coins du triangle national, voire des pays voisins tels que la République centrafricaine. Les réserves s’étant épuisées, le site a fermé. La Sofimec, société qui l’exploitait, a mis la clé sous le paillasson, depuis des lustres. Cependant, l’activité minière n’a pas pour autant disparu. Une société minière sud-coréenne et un opérateur économique, originaire de la région, possèdent des permis de recherche de l’étain et de l’or dans cette zone. Mayo-Darlé, située presque à califourchon entre  Banyo et Bankim, sur la nationale N°6, continue sereinement d’affirmer son identité.
La ville se développe, en recentrant son essor sur d’autres activités. Les populations se sont rabattues sur les activités agro-pastorales et commerciales. L’élevage des bovins y est intense.  L’agriculture, le transport et le commerce des produits manufacturés, sont pratiqués à grande échelle. L’une des activités les plus florissantes de l’heure reste la vente du carburant, communément appelé « zoua zoua ». Mayo-Darlé est située à une quinzaine de kilomètres du Nigeria et à quelques encablures du département du Noun, dans la région de l’Ouest. La localité est devenue un centre commercial important. Mais depuis un moment, « les bœufs ne vont plus au Nigeria », constate, dépité, le sous-préfet. Le commerce du bétail faisait vivre Mayo-Darlé.
Le rythme des échanges avec ce grand voisin a baissé. Une situation qui a une grosse incidence sur l’économie locale, presque principalement concentrée sur le commerce de bétail. Les conflits agro-pastoraux entre éleveurs et agriculteurs, constituent également une vive préoccupation. Néanmoins, les grands acquis de Mayo-Darlé restent : la sécurité alimentaire et celle des personnes et des biens. « Vous pouvez parcourir à pied  les 70 kilomètres qui séparent Mayo-Darlé de Banyo. Rien ne vous arrivera », rassure le sous-préfet. Toutefois, l’enclavement de l’unité administrative est chronique. Au centre-ville, l’activité est concentrée sur la nationale n°6, qui relie la ville à Bankim d’une part, et Banyo d’autre part.  L’exécutif municipal, sous la conduite de Gbeungba Toulalé, le maire, a entrepris  des opérations d’envergure pour rendre le cadre de vie agréable. En plus de l’adduction d’eau réhabilitée en 2015, des routes ont été ouvertes  dans les quartiers et hameaux. Pour résoudre le sempiternel problème d’électricité, un champ solaire construit par les pouvoirs publics, entrera bientôt en activité. Le ramassage des ordures ménagères, à l’aide des tricycles, est également effectif. Les signes d’une urbanisation galopante sont visibles. Immeubles et duplex commencent à sortir de terre à un rythme soutenu. Mayo-Darlé veut retrouver son lustre d’antan.

Vision

« La déperdition scolaire en baisse »

 Nji Ripert Ndam, proviseur du lycée bilingue de Mayo-Darlé.

« L’établissement créé en 1999 comme CES, a été érigé en lycée bilingue en 2014. Il compte, aujourd’hui, 851 élèves. C’est le seul établissement d’enseignement secondaire de l&rsquo...

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